L’ascension du volcan Villarrica

Voici le récit de notre ascension du volcan Villarrica, qui se trouve à 16km de Pucón, au Chili. 2847m d’altitude et surtout, toujours actif ! Des fumerolles toxiques s’en échappent en permanence et de la lave bouillonne dans son cratère de 200m de diamètre…

Pas très attirant au premier abord mais on est vite rassurés : sa dernière éruption date de 1984 et le volcan est sous constante surveillance. L’ascension n’est pas risquée : 200 personnes la font chaque jour avec des guides spécialisés. Mais elle n’est pas facile pour autant : 4h de montée, 1050m de dénivelé, de la neige à partir de la moitié et 8kg de matériel dans le sac à dos… Mais place au récit de cette folle journée !

[EDIT : Début mars 2015, exactement 1 an après notre ascension, le volcan Villarrica est entré en éruption ! Des images magnifiques et très impressionnantes]

Mardi 25 février : première tentative !

6h15 : le réveil sonne. Dur de sortir du sac de couchage, mais on est motivés et toutes nos affaires sont prêtes, on a juste à s’habiller et à y aller !

6h45 : on est les premiers à l’agence. On attend le lever du jour et le bulletin météo car les guides sont indécis : on ne voit pas les fumerolles au sommet, signe de vent trop fort pour faire l’ascension…

7h15 : on voit les fumerolles, c’est bon, on peut partir !

8h : arrivée au téléphérique, à 1300m d’altitude. Mauvaise nouvelle, ce dernier ne fonctionne pas pour l’instant… Cela veut dire 1650m de dénivelé de montée, sans être sûr de pouvoir aller jusqu’en haut (toujours à cause des vents qu peuvent rabattre les fumerolles toxiques sur les grimpeurs)…

8h15 : comme la majorité du groupe, on décide de rebrousser chemin et redescendre pour retenter demain car les conditions s’annoncent meilleures ! Mais ça ne sera pas une journée perdue grâce à Nélia et Antoine, étudiants français qui renoncent aussi à l’ascension… Mais vous saurez ça dans le prochain article 😉

Mercredi 26 février : l’ascension du volcan

6h15 : le réveil sonne et re-sonne, c’est plus dur qu’hier…

6h45 : à peine arrivés, on nous dit de nous équiper ! Les conditions météo sont parfaites, pas de problème pour faire l’ascension 😀

7h : combinaison, gants, casque, piolet, crampons, luge… On est prêts !!!

8h : on est dans le téléphérique, youpiii ! Mais pas très rassurés : c’est une vraiment antiquité, avec juste un siège, rien d’autre. Pas de barrière de sécurité, pas de barre pour poser les pieds, on se cramponne !

8h30 : notre groupe est au complet, c’est parti ! Au début on grimpe tranquillement, à la queue-leu-leu sur un sentier de caillasse. Le rythme est lent, les pauses régulières, c’est facile !
Le panorama est splendide. A chaque pause, on sort l’appareil-photo, on se tartine de crème solaire et on mange une barre de céréales ou une compote…

10h : on atteint les premières neiges… Ou plutôt glaces !!! Les guides nous apprennent à utiliser le piolet, qui permet, non pas de nous aider à monter, mais de nous arrêter en cas de chute en le plantant dans la glace, pour nous éviter de dévaler toute la pente. L’ascension dans la neige glacée est facile au début : il suffit de poser ses pieds dans les pas du précédents, sur un sentier déjà tracé.

Puis ça se complique : la neige devient molle et on s’enfonce jusqu’au genou à chaque pas… La pente s’est fortement accentuée, on grimpe à plus de 45° maintenant ! Épuisant, surtout pour mon genou gauche… Les pauses sont plus fréquentes, on est tous fatigués. Le sommet paraît proche, mais il est toujours loin et on à l’impression d’être face à un mur…

12h30 : VICTOIRE !! On est arrivés en haut ! On chausse directement la combinaison et le protège-fessiers (je n’ai pas trouvé d’autre mot !) pour être prêts pour la descente et on mange notre sandwich entre le cratère fumant d’un côté et une vue exceptionnelle de l’autre… On est face aux 3 autres volcans de la région qui dépassent des nuages. Mais les photos sont plus parlantes que les mots, on vous laisse apprécier !

Ça sent le souffre, heureusement les vents sont avec nous et rabattent les fumées toxiques de l’autre côté du cratère. Quand au lac de lave, il est invisible, trop profond, dommage !

13h15 : il est temps de redescendre. On prend la luge (ou plutôt la pelle) et on se laisse glisser dans des couloirs, type « bobsleigh« . Grisant et tellement bien après l’effort de la montée ! On se sert de notre piolet comme d’un frein (pas de photos, nos appareils étaient bien rangés au sec dans le sac !).
On redescend en 1/2h ce qu’on a mis 2h30 à monter… Il nous reste encore la caillasse à redescendre (pas de téléphérique, snif !), mais heureusement on passe par des sentiers faciles qui nous permettent d’aller vite !

16h : on est enfin en bas, après 1650m descendus très rapidement.

17h : on est de retour à l’agence, où une bière bien fraîche nous attend sur le toit de l’agence, avec vue sur le fameux volcan… On est très poussiéreux et puants, mais super contents !
Et pour nous récompenser, avec Nélia et Antoine, on s’offre une sortie nocturne aux termes, bien méritée, mais on racontera ça dans le prochain article…

Avec quelle agence faire l’ascension du volcan Villarrica ?

(Février 2014) Nous sommes passés par Aguaventura, la plus connue. Tenue par des français (nous sommes tombés sur un Angevin qui est le voisin d’une de mes amies, le monde est petit !). Super pro, rien à redire, les guides étaient très sympa et la sécurité leur obsession. Et la bière à la fin… La cerise sur le gâteau ! Coût : 45 000 CH$/pers tout compris. L’ascension manquée nous a coûté 5000 CH$/pers (on était prévenu).

Voici tous les articles de notre blog voyage sur le Chili, ce pays qui a été un véritable coup de cœur, et où nous avons passé 6 semaines :

• Premiers jours au Chili : Punta Arenas et Puerto Natales
• Trek W au Parc Torres del Paine 1/2
• Trek W au Parc Torres del Paine 2/2
• L’ascension du volcan Villarrica
• Notre Top 5 des activités à faire à Pucón
• Une semaine sur l’île de Pâques 1/3
• Une semaine sur l’île de Pâques 2/3
• Une semaine sur l’île de Pâques 3/3
• Sur les pas de Pablo Neruda
• Valparaíso, notre coup de cœur chilien
• Dans un autre monde : le désert d’Atacama