La West Coast sous le soleil
Après s’être échauffé les mollets sur la célèbre randonnée Abel Tasman, nous poursuivons notre tour de l’île du Sud de la Nouvelle Zélande : direction la côte Ouest et ses plages sauvages ! Elle est célèbre dans tout le pays pour son mauvais temps et sa pluviométrie délirante (3000mm/an)… Il y pleut la moitié de l’année, mais ce n’est pas ça qui va nous faire peur : notre fidèle Bongo en a vu d’autre ! De Wesport à Hokitika : attachez votre ceinture et suivez-nous !
En ce printemps 2017 (= en fin novembre, n’oubliez pas que les saisons sont inversées dans l’hémisphère Sud), il semblerait que le temps soit avec nous. Il n’a apparemment pas plu « sérieusement » depuis une dizaines de jours. D’après les locaux, c’est exceptionnel ! Pourvu que ça dure !
Voici le trajet de notre road-trip sur la West Coast et nos principaux arrêts, entre le 28 et le 30/11 2017 :
Pour la plupart des balades, nous avions le Frenzy Guide, vraiment top ! C’est vraiment le meilleur guide existant sur le pays pour ceux qui aiment la rando et les itinéraires en dehors des sentiers battus. On a aussi le Rough Guide et le Lonely Planet « Hiking & tramping in NZ » mais ils ne nous ont pas été très utiles.
Concernant la recherche d’endroits où dormir, nous avons utilisé les applications Wikicamps et Campermate (avec une préférence pour la première, qui permet de faire des recherches plus précises et de créer un carnet de bord avec tous les endroits visités). L’appli Gaspy permet de repérer les stations services les moins chères. Des indispensables en roadtrip !
Jour 1 : de Motueka à Wesport – 230km
Nous quittons notre super freecamp de Motueka en fin de matinée avec l’objectif de passer sur la Côte Ouest. La route suit des gorges et est superbe. Ah, que c’est bon d’être de nouveau sur la route !!
Nos pas roues nous mènent d’abord à la petite bourgade de Wesport et à son immense plage. Le freecamp est idéal, sauvage comme on les aime : il est au milieu des dunes, à quelques centaines de mètres de la mer. Un seul point noir : pas de toilettes ! Ce n’est pas vraiment un problème, on ira faire notre pipi du soir dans le centre de Wesport, à 2km de là.
La plage est immense et typique de la West Coast avec ses vagues puissantes s’écrasant sur le sable et ses monceaux de bois échoué. On y arrive au bon moment. Les ombres s’étirent dans la lumières orangées du soleil couchant, alors que les nuages s’enflamment au dessus de nous… On ne pouvait rêver mieux comme première rencontre avec la West Coast !
Jour 2 : de Westport à Punakaiki (Pancake Rocks) – 60km
Un grand ciel bleu nous accueille au réveil : les dieux de la météo ont l’air d’être avec nous !! Nous prenons la direction des Pancake Rocks, ces rochers ayant l’air de crêpes empilées, qui sont notre objectif du soir. Il ne faut pas y arriver trop tôt car c’est à marée haute que les vagues s’y engouffrant sont les plus impressionnantes… Or en ce moment la marée haute est soit en début de matinée, soit en début de soirée.
La route se met vite à longer la côte : on en prend plein la vue ! On s’arrête au début de l’immense plage de la Woodpecker Bay pour essayer de trouver des moules et du jade. Car oui, les rivières de la West Coast charrient des blocs de pounamu (jade en maori), une pierre verte presque aussi dure que le diamant et à la signification très importante pour les maori. Nous scrutons donc la plage et ramassons plein de pierres vertes, le cœur rempli d’espoir… Mais, après vérification auprès de sculpteurs de pounamu, elles n’auront rien à voir avec le jade !
Pour les moules, nous faisons aussi chou blanc. Rien sur les rochers. Qu’importe, la balade est très belle !
Nous poursuivons jusqu’à l’embouchure de la Fox River, à l’autre bout de la baie. Le but : essayer de trouver une grotte maori assez peu connue (Te Ana o Matuku) mais indiquée dans le Frenzy Guide, notre bible ! Elle est en fait assez simple à trouver même si, pour le fun, nous suivons le chemin indiqué dans le Frenzy : traverser le vieux pont de chemin de fer, poursuivre le chemin, traverser la route sous le pont, longer une haie, arriver au milieu d’un surprenant groupe de baches (les maisonnettes de vacances des kiwis) bien cachées et pour finir trouver l’entrée de cette immense grotte sur la droite ! Elle est en fait très facile à trouver en passant directement par la plage si la rivière n’est pas trop haute.
Nous ne faisons pas attention aux signes du DoC signalant de possibles chutes de pierre. Cette grotte est immense, avec 3 grandes entrées ! Elle servait de refuge aux Maori (et Européens par la suite) voyageant le long de la côte. Nous faisons, comme à Cathedral Cove, notre photo-bisou à contre-jour 😉
Pour retourner au parking, c’est bien plus simple : il suffit de traverser la Fox Rivière, au niveau très bas quand nous y étions. Nous croisons des gens avec des sacs pleins de moules : nous aussi on en veut ! Ils nous expliquent qu’il y en a tout près, en contournant la falaise avec la grotte, mais qu’il faut se dépêcher car la marée remonte.
Nous y arrivons : c’est le jackpot ! Les rochers sont pleins de moules. En Nouvelle-Zélande, les « green lips mussels », les moules locales, atteignent 15cm de long quand elles sont adultes… C’est énorme et très surprenant la première fois qu’on voit ça au supermarché ! Heureusement, les moules qu’on trouve ne font qu’une dizaine de centimètres de long : elles rentreront dans notre casserole, ouf ! Nous rentrons avec une bonne récolte : on va se régaler ce soir !
Nous poursuivons en nous arrêtant à de beaux points de vue.
Comme il est encore assez tôt, nous décidons de nous balader pendant 1h le long de la Pororari River Track. Alors qu’on n’en attendait rien de spécial, on a adoré ! Le contraste entre la forêt jungle luxuriante, les hautes falaises et la rivière verte était vraiment différent de tout ce qu’on avait vu jusqu’à maintenant.
Nous filons ensuite jusqu’aux fameux Pancake Rocks… et là, stupeur : c’est plein de chinois !! Ils arrivent par bus entiers ! On n’en avait jamais vu autant en 6 mois en Nouvelle-Zélande ! Les Pancakes rocks sont sympas mais ce n’est pas non plus incroyable… On ne comprend pas cet engouement. A chaque point de vue c’est envahi de chinois qui font tous leur selfie à la queue-leu-leu, un par un… On déteste ça ! Comme la marée est encore assez basse, on décide de revenir un peu plus tard pour l’apéro.
A 19h, les bus de chinois ont déserté, nos bières fraîches sont dans le sac à dos et la marée est quasiment au plus haut : toutes les conditions sont réunies pour qu’on profite du panorama !
Le coucher de soleil est pas mal mais, « malheureusement », la mer n’est pas assez démontée pour que le spectacle des vagues et de l’écume jaillissant des trous souffleurs et cavités de la roche soit vraiment impressionnant…. C’est que le temps est trop beau !
En rentrant au van, Toni se met au nettoyage des moules pendant que je m’occupe de la vaisselle s’entassant depuis la veille. On passe ensuite à la cuisson. Elles sont si grosses qu’on aura eu besoin de 3 tournées pour tout cuire dans notre van transformé en sauna pour l’occasion ! Avec les fenêtres ouvertes, les sandflies s’en donnent à cœur joie…
Vous n’aimez pas les moustiques ? Ils sont pourtant mignons par rapport aux redoutables sandflies… Imaginez une petite bête qui a l’air d’un vulgaire moucheron inoffensif mais qui est en fait bien pire ! Ses piqûres sur les chevilles grattent pendant des jours, voire des semaines… Ces sales bêtes sont le fléau de la West Coast et du sud de l’île du Sud ! Chaque soir, dès 17-18h, on adopte l’uniforme anti-sandflies : pantalons longs, chaussettes de rando hautes, sandales et on en tue des dizaines dans le van avant d’aller dormir.
Mais revenons à nos moutons (ou plutôt… à nos moules 😀 ) ! Bien sûr, on n’avait pas prévu qu’on allait trouver des moules, et il n’y a aucun supermarché dans le coin… Alors Toni improvise pour les cuisiner : des oignons, de l’ail, le jus des moules… et c’est tout ! Succulent !
Nous profitons des toilettes des Pancake Rocks avant de nous rendre à notre freecamp du soir : le parking de la rando que nous avons fait juste avant, à 1km de là.
Jour 3 : de Punakaiki à Kapitea Reservoir en passant par Hokitika
– 185km
Nous nous réveillons tôt pour retourner aux Pancake Rocks à marée haute (et avant tous les chinois), en espérant avoir une mer un peu plus agitée que la veille… Mais le temps est toujours aussi beau !
Nous reprenons la route jusqu’à Hokitika, en s’arrêtant remplir notre bouteille de gaz à Greymouth. La route nous régale.
Surprise en arrivant à Hokitika : nous sommes le 30 novembre et les employés sont en train d’installer les lumières de Noël ! Il fait si beau et chaud, quel choc de voir ! C’est notre première prise de conscience que, cette année, on va fêter Noël au soleil !
(et, pour la petite histoire, on est repassé à Hokitika avec mes parents mi-février et ils étaient justement en train d’enlever ces fameuses décorations…)
La ville, toute petite, se parcourt facilement à pied. Nous allons sur le front de mer, face aux lettres « Hokitika » en bois flotté, où de nombreux chinois prennent la pause sous un soleil de plomb…
Puis nous dégustons une bonne pizza aux « whitebaits », la spécialité du coin (de petits alevins) à Fat Pipi Pizza, une pizzeria très agréable. Après cela, nous allons faire le tour des magasins de jade du centre-ville. Mountain Jade, le plus gros, immanquable, propose une visite guidée gratuite à 14h30. La visite, pas vraiment intéressante, est rapidement expédiée.
Nous passons plus de temps à observer les sculpteurs de jade au travail et à lire les panneaux explicatifs. Certaines pièces de jade sont de véritables œuvres d’art !! Le magasin est une vraie usine, avec beaucoup de jade qui n’est même pas originaire de la NZ ! Ce n’est pas ici que nous achèterons notre pounamu.
Tous les magasins proposent des produits similaires. Les formes traditionnelles sont les plus représentées : le koru (spirale), le hei matau (hameçon), le toki (hache), le hei tiki (représentation d’un ancêtre), le pikorua (boucle entrelacée) ou encore le manaia (indescriptible !). Je recherche une belle bague mais je ne trouve rien qui me plaise : tout est vieux, gros, lourd…
On tombe au final sur Traditionnal Jade Co, une boutique qui ne paye pas de mine au premier abord mais qui est en fait une vraie caverne d’Alibaba ! Ici, point de travail à la chaîne avec des dizaines de sculpteurs : c’est une affaire de famille, avec un frère à la sculpture, une sœur derrière la caisse (adorable !) et une autre sœur au travail de l’argent. Tous sont maori et ils ne travaillent que du jade néo-zélandais, contrairement aux autres boutiques qui en importent de Russie ou de Canada… Quel est l’intérêt d’acheter en NZ un pendentif maori gravé dans du jade canadien ou russe ?!
Je craque pour un pendentif pikorua et Toni pour un toki… Nous avons notre souvenir néo-zélandais le plus précieux ! Leurs bagues sont aussi magnifiques mais malheureusement toutes trop grandes… En 1 an en Nouvelle-Zélande, c’est vraiment la meilleure boutique que nous ayons vu : on ne peut que vous la recommander ! (et 18 mois après, nous avons toujours nos pendentifs en parfait état à notre cou !).
On doit aussi vous partager un autre de nos coups de cœur : la Wilderness Gallery. Nous sommes tombés dessus par hasard… et nous aurions acheté la moitié du magasin si nous avions pu !! Photo, bijoux, sculptures… Chaque objet est une oeuvre d’art. Juergen Schacke, le photographe et propriétaire, était là à notre second passage avec mes parents. Il est très sympa et n’hésite pas à prendre le temps de parler de ses photos. Un must-do à Hokitika !
Comme il n’est pas trop tard, nous filons vers Hokitika Gorge, à 35km de là. La particularité de ce lieu : la rivière est d’un turquoise laiteux ! Du parking, on y accède par une courte marche (15min). Malgré le temps qui s’est couvert à l’approche des montagnes, on ne peut qu’être d’accord : la couleur de l’eau est dingue ! (0 photoshop !)
Nous y sommes repassés 2 mois ½ après avec mes parents, après de fortes pluies, et la couleur était très différente…
Toujours cette teinte laiteuse mais grise cette fois-ci !
Ainsi se terminent nos 3 jours sous le soleil sur la West Coast. Nous faisons demi-tour pour aller dormir au seul freecamp près d’Hokitka, Kapitea Reservoir, à 40km de la ville. Si on avait continué vers le sud, nous n’y aurions sans doute pas été là mais Toni m’a obligé à inclure une étape à Chirstchurch à ce moment-là du voyage… Pourquoi ?! Je sais juste que ça a un rapport avec mon cadeau d’anniversaire de mes 25 ans, 1 an plus tôt… Le suspens est donc à son comble pour moi !
Cela nous obligera à emprunter 2 fois la magnifique route d’Athur’s Pass : on ne va pas se plaindre !
Hokitika : Bonus
Quand nous sommes repassé à Hokitika avec mes parents en février 2018, nous y avons passé 2 nuits. Et le soir, à Hokitika, il y a deux attractions : le coucher de soleil et le Glow Worm Dell, une toute petite balade jusqu’à une paroi pleine de vers luisants, au nord du centre-ville. Il faut y aller quand il fait bien nuit, avec une torche et, sur place, tout éteindre. Les vers luisants se mettent alors à briller de mille feux… C’est assez féerique !
Un PVT, ou simplement un voyage en Nouvelle-Zélande en préparation ? Retrouvez tous les articles de notre blog voyage sur la Nouvelle-Zélande, le « pays du long nuage blanc » ! Voici ceux concernant l’île du Sud en particulier :
- Deux jours sur la Queen Charlotte Track
- La randonnée Abel Tasman en 4 jours
- La West Coast sous le soleil
- Arthur’s Pass et ses randonnées magiques
- S’envoyer en l’air dans le Canterbury
- Belles découvertes et petites déceptions dans la région des Glaciers
- Dunedin et la Péninsule d’Otago
- Un petit air de Bretagne dans les Catlins
- Fiordland et Milford Sound, superbe étape