Moorea, dernière escale polynésienne
Après quelques jours à Tahiti, pour en faire le tour et assister au Heiva, nous prenons le bateau direction Moorea, souvent appelée la petite sœur de Tahiti car toute proche. C’est une île très verte et peu peuplée que nous allons découvrir !
Tout le monde nous dit que les deux compagnies de ferry qui assurent la traversée entre Tahiti et Moorea, Aremiti et Terevau, sont au même prix. Pourtant, en nous rendant au port, Terevau est bien moins chère qu’Aremiti pour les non-résidents. Avec Terevau, l’A/R est à 2320f/personne contre 3000f/personne avec Aremiti. En plus, Terevau est un peu plus rapide (mois d’1/2h de traversée, 10-15min de moins qu’Aremiti !). Et, à l’aller, nous avons eu la chance d’apercevoir des dauphins !
Il est aussi possible d’aller à Moorea en avion avec le pass d’Air Tahiti que nous avions choisi mais nous éliminons d’emblée cette option, qui est une aberration écologique totale (moins de 15min de vol, contre 30min de traversée en ferry). Et au final, comme il faut être à l’aéroport 2h avant le vol, c’est beaucoup moins rapide !
Moorea, l’île du Lézard Jaune
Nous débarquons à Moorea, super heureux de découvrir une nouvelle île mais bien tristes que cette aventure se termine bientôt… Mais, vous allez me dire, pourquoi l’île du Lézard Jaune ??!
Dans toutes les îles polynésiennes, des légendes et mythes entourent l’histoire de leur création. De notre point de vue, elles sont parfois très farfelues mais toujours très poétiques (et puis bon, après les légendes bretonnes, plus rien ne nous étonne !). Et Moorea n’échappe pas à la règle : elle aurait été nommée ainsi d’après la mort d’un lézard jaune (moo rea en tahitien) géant, échoué sur le rivage de l’île alors qu’il était parti à la recherche de ses parents humains. Voilà pour la version hyper raccourcie !
Nous partons donc, pouce au vent, en direction de chez Atau, qui va nous accueillir pendant les 4 prochaines nuit. Après 5min d’attente, un papy s’arrête pour nous emmener à bon port : parfait !
Atau nous attend dans son jardin, où nous allons planter notre tente. Tahitienne, elle a un mari français (en France en ce moment) et elle a longtemps vécu en Normandie ! Elle a la soixantaine et est très accueillante ! Elle accueille en même temps des amis à elle, Lucie, Clément et leur fils Max, de 2 ans ½, des français vivant en Nouvelle-Zélande. C’est donc dans une joyeuse maisonnée que nous débarquons !
Chez Atau, nous nous sentons tout de suite très bien, comme à la maison. Après 1 an ½ de voyage, ça fait du bien de se poser de temps en temps ! Nous passons un premier après-midi chez elle, à papoter et cuisiner. Comme tous les invités qu’elle reçoit, elle nous met au défi de râper des cocos à la main pour faire du lait de coco maison. Facile, après nos 3 semaines aux Samoa !
Apéro à l’usine Rotui, déjeuner au Tropical Garden et baignade à la plage de Ta’ahiamanu
Le lendemain, samedi, nous allons avons un programme chargée : apéro, repas et baignade ! Le tout en famille !
Nous nous entassons dans la voiture d’Atau et nous faisons notre premier arrêt au point de vue de To’atea, au dessus du Sofitel : la plage et la vue sur Tahiti, juste en face, sont magnifiques !
Nous poursuivons vers l’usine de jus de fruits Rotui. Ces jus et punchs, présents dans toute la Polynésie Française, font la fierté des locaux. L’usine peut se visiter en semaine mais, le samedi, seule la boutique est ouverte jusqu’à 12h30. Le bon point de cette boutique : il y a un bar pour faire des dégustations ! Il est midi 15 : nickel ! Pauvre serveuse qui a bien soupirée en nous voyant arriver…
Mais, 10 minutes plus tard, nous avons goûté à plusieurs types de punch, des liqueurs et jus de fruits. Miam le jus banane-vanille !!
Nous poursuivons ensuite jusqu’au Tropical Garden, un restaurant faisant un four tahitien le vendredi et samedi midi. Sur les hauteurs de Moorea, il offre une vue imprenable sur le lagon en dessous ! Et, cerise sur le gâteau, c’est aussi une ferme biologique qui produit une bonne partie des aliments cuisinés au restaurant. On aime ce genre d’endroit !
Le four tahitien, c’est comme l’umu aux Samoa : les légumes, la viande et le poisson sont cuits à l’étouffé, au sol, contre des braises et des pierres chaudes. C’est délicieux ! Dans notre repas, on retrouvera, bien sûr, du poisson cru à la tahitienne (la base ici !), du riz, du taro, du manioc, de la patate douce (non, pas du tout bourratif !), des fei (bananes plantains typiques de Polynésie), de l’ipo, une sorte pain très savoureux, des feuilles de taro au lait de coco, du poisson et du poe banane, un délice sucré (des fruits cuits dans de l’amidon et arrosé de lait de coco). Le tout arrosé d’un délicieux jus de fruits maison !
Après le repas, bien repus, on part visiter la vanilleraie et le jardin du restaurant. On termine avec une marche de 15min jusqu’à une belle petite cascade.
Le ventre toujours lourd, on se dirige vers notre prochaine étape : la plage !! Atau nous conduira à celle de Ta’ahiamanu, magnifique. La suite du programme, vous pouvez facilement l’imaginer… Imaginez 5 baleines en pleine digestion, faisant un minimum d’effort, passant l’après-midi assises dans de l’eau transparente à 26ºC (ah oui, c’est l’hiver, l’eau est fraîche !) tout en jouant/gardant un œil sur bébé Max qui a l’air vraiment heureux d’être là… C’est nous !
Pour le soir, Toni fera sa traditionnelle omelette espagnole… Il l’a faite dans quasiment toutes les îles, à chaque couchsurfing ! Mais là, cerise sur le gâteau, il y a du chorizo pour l’accompagner !!! On rigolera beaucoup de Max qui, raffolant du saucisson et pensant que le chorizo était pareil, ne pouvait pas s’arrêter d’en manger alors que ça le piquait (c’était du chorizo fort en plus !). Il en prenait un gros bout, le mangeait alors qu’on voyait très bien que ça le piquait, buvait un grand verre d’eau en même temps et recommençait sans cesse malgré l’inconfort… Aaaah le pouvoir du saucisson… Il nous aura bien fait rire en tout cas !
Max a d’ailleurs très vite compris que Toni était un bon compagnon de jeu et a passé tout le temps du séjour, du lever au coucher, à le poursuivre en l’appelant « Monsieur » d’abord puis « Totoooo » ensuite… Trop de mignonnitude !!
Le tour de Moorea : essai nº1
Le lendemain, dimanche, nous partons dans la matinée pour tenter de faire le tour de l’île. Atau habitant tout au sud de Moore, nous choisissons de le faire dans le sens des aiguilles d’une montre, en stop, comme d’hab’ ! Notre premier arrêt prévu est l’Intercontinental qui abrite Te Mana O Te Moana, une association de protection de la biodiversité marine.
Voilà une petite carte de notre itinéraire à Moorea :
Nous trouvons assez rapidement une première voiture, qui nous avance d’une vingtaine de kilomètres. Mais ensuite, pour les 5 kilomètres restants, c’est la galère… Nous sommes pourtant bien placés mais, soit les voitures sont remplies, soit on nous ignore. Nous passerons plus d’une heure à attendre au final, avec la pluie qui s’en mêle et qui nous oblige à nous abriter de temps en temps… La joie !
Marcel, un petit (et vieux !) papy fraîchement débarqué de France pour déménager à Moorea finit par s’arrêter et nous embarquer dans sa vieille Twingo jusqu’à l’Intercontinental… Notre sauveur !
A l’Intercontinental Moorea, où l’on peut entrer sans soucis, on n’est intéressés que par les dauphins et les tortues. Le cadre n’est pas mal, même sous la pluie !
En effet, Te Mana O Te Moana, une association admirable, fait un boulot de dingue pour les protéger. On avait voulu y faire du volontariat mais c’est quasi mission impossible…
A l’Intercontinental, ils ont une clinique pour les tortues et un bassin avec 3 dauphins. Très dubitatifs quand à la réelle utilité de ce dernier, notre visite a renforcé nos craintes : pauvres bêtes ! Les dauphins ne sont là que pour poser sur des photos avec des touristes qui, pour 150€ par tête, peuvent passer 30min à les caresser et à leur faire des papouilles sous les yeux d’un photographe et d’un vidéaste. OK, le soigneur donne des infos. Mais voir 3 dauphins dans de si petits enclos nous a vraiment fendu le cœur… Et quid des maladies de peau transmises par les contacts répétés avec les humains ? Ils doivent être en permanence sous antibiotiques…
On ne comprendra jamais comment des gens peuvent payer et soutenir ça… Ils ne se posent donc pas la question des impacts de leurs activités ?! Je ne suis pas une grande amie des bêtes mais ça me révolte, tout simplement !
Nous continuons avec les tortues, heureusement bien plus agréable à découvrir. Les tortues blessées et bébés trop faibles sont recueillis dans ce centre où ils peuvent recevoir les soins nécessaires et reprendre des forces dans l’eau du lagon, à l’abri des prédateurs. Nous manquons malheureusement les visites guidées de la clinique des tortues marines de Moora, qui ont lieu a 10h en semaine et 16h le week-end…
Certaines tortues sont maintenant résidentes car, si on les remettait à l’eau, ça serait la mort assurée pour elles. La mascotte du centre est Tortilla, une tortue à la carapace déformée, avec une grosse bulle d’air, qui l’empêche de plonger !
Pendant notre visite, le temps s’est bien dégradé et c’est maintenant le déluge ! Notre plan original était d’aller manger aux Tipaniers ou au Coco Beach, tout près, mais nous décidons bien vite de rentrer à la maison. Heureusement, le barman de l’hôtel nous prendra dès la sortie du parking et nous déposera à bon port !
Nous passerons un après-midi tranquille à cuisiner, papoter et à jouer avec Max. Ces moments « en famille » nous font beaucoup de bien après 18 mois loin de chez nous !!
Le tour de Moorea : essai nº2
Nouveau jour pour un nouvel essai ! Cette fois-ci, le temps est radieux ! Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous décidons de partir de l’autre côté, vers l’est, plus passager. Le panorama sur la baie de Cook est splendide ! Remarquez le sommet de la montagne Percée, qui lui donne son nom (percé par la lance de Pai, un héros légendaire polynésien)…
Nous arrivons très rapidement à l’usine Rotui, où nous avons décidé de retourner pour goûter à leur vin moelleux d’ananas, réalisé uniquement à partir d’ananas de Moorea. Le samedi précédent, ils n’en avaient plus car ils avaient écoulé les quotas de la semaine. Verdict : c’est original ! C’est plutôt bon, pas trop moelleux, même si ça ne vaut pas un vin « classique ». Nous en achetons une bouteille pour Tim et Janette, des kiwis qui gardent nos affaires à Auckland !
Nous en profitons aussi pour visiter l’usine, qui était fermée le samedi. Comme on est lundi matin en « basse saison », les lignes de production sont inactives car les fruits n’ont pas été livré mais la visite est très intéressante, avec plein d’infos ! Et avant de partir, on refait une petite dégustation 😀
Pour voir l’usine en pleine activité, il faut y aller en fin de semaine : jeudi ou vendredi !
Nous continuons ensuite vers le belvédère d’Opunohu, toujours en stop. On s’arrête un peu avant le point de vue aux marae d’Opunohu. Sur le parking, qui rencontre-t-on ?! Charlotte et JC, notre belle rencontre de Maupiti ! Eux ont été faire un tour aux Marquises. On a plein de choses à se raconter mais là, en plein cagnard, sur un parking, ce n’est pas le mieux… Tant pis, on continue !
On suit un agréable petit sentier de marae en marae. Ils sont perdus dans la forêt, à moitié recouverts par la mousse et les racines. C’est très reposant et très joli. La balade à pied se poursuit jusqu’au belvédère, à travers les vestiges archéologiques. Cette vallée était auparavant hyper peuplée car, comme Azzedine nous l’avait appris à Bora Bora, les Polynésiens vivaient avant tout dans les vallées centrales des îles !
Au Belvédère d’Opunohu, la vue est superbe. On embrasse du regard les deux baies, Cook et Opunohu, entourant le Mont Rotui.
Il y a plein de sentiers de randonnée dans le coin : on aurait adoré faire la traversée de l’île par le col des 3 cocotiers (1 journée, beaucoup de sueur mais pas de grosse difficulté) mais le temps nous manque ! 4 jours à Moorea, c’est trop court !
Après le Belvédère, nous tendons le pouce et filons sans difficulté jusqu’aux Tipaniers. Nous voulions aller au Snack Mahana ou au Coco Beach mais ils sont tous les deux fermés comme on est lundi… On se console donc aux Tipaniers qui a un restaurant bondé en bordure de plage. A peine installés, qui voit-on arriver ? Charlotte et JC ! Parfait pour continuer notre trop courte discussion !
Nous allons ensuite faire un peu de snorkelling en face du restaurant mais ce n’est vraiment pas fou, malgré de belles patates de corail : il y a trop de monde dans l’eau, ça fait fuir tous les poissons ! Déception de ce côté-là.
Nous rejoignons ensuite Atau et toute la petite famille pour une dernière soirée en bonne compagnie… Le temps est passé trop vite à Moorea ! Le lendemain, nous reprendrons le bateau pour Papeete, avant de décoller le soir pour la Nouvelle-Zélande, non sans avoir revu Guillaume et Claire, nos supers hôtes de Papeete, à qui nous avons vendu notre chère petite tente… La voilà partie pour de belles aventures polynésiennes… sans nous, snif !
4 jours à Moorea, le bilan
Moorea, on a adoré (pour changer !) !! On a dit ça pour à peu près chaque île (en même temps, est ce que c’est possible de ne pas aimer une île polynésienne ?!) mais Moorea, notamment grâce à Atau, Lucie, Clément et Max, a été un vrai coup de cœur.
4 jours de séjour à Moorea, c’était bien trop court ! Sachant qu’on a eu une journée de pluie. On peut facilement passer 4-5 journées entières à Moorea, surtout si on aime la randonnée. La prochaine fois, on restera une semaine à Moorea ! Et, pour les petits budgets comme nous, il y a le couchsurfing bien sûr, mais aussi 2 campings : Nelson et chez Isa, à 1000-2000f/pers/nuit. Le stop marche super bien (surtout dans le sens contraire des aiguilles d’une montre d’après notre expérience).
Et voilà, c’est la fin de notre aventure polynésienne… On a eu un vrai coup de foudre pour ces îles, au point qu’on a réellement regretté d’avoir acheté un billet retour. Tenter la vie polynésienne, peut être qu’on fera ça un jour !
Pour terminer en beauté : Atau, mille mercis pour ton accueil ! Et félicitations Lucie et Clément pour ce bout de chou qui a rejoint votre famille il y a quelques jours ! On espère vous revoir tous un jour, en France ou ailleurs !
Envie d’un voyage de rêve dans les îles du Pacifique ? Voici tous les articles de notre blog voyage sur la Polynésie Française, où nous avons passé 5 semaines :
- La préparation du voyage : notre itinéraire
- Tahiti, un rêve qui devient réalité
- Maupiti, véritable paradis sur terre
- De Raiatea, l’île Sacrée, à Tahaa, l’île Vanille
- Huahine, en toute tranquillité
- Bora Bora, le mythe est-il vérifié ?
- Premiers pas aux Tuamotu : Rangiroa
- Fakarava, entre plages et plongées
- Moorea, dernière escale polynésienne
- Au cœur de la culture polynésienne avec le Heiva de Tahiti
- 5 semaines en Polynésie : budget, itinéraire et bilan
good to know !
Du 6 au 10 juillet 2018 - 1€ = 119,84 francs Pacifique
Ferry Tahiti Moorea Terevau
A/R à 2320f/personne
Moins de 30min de traversée, très bien.
Tropical Garden Moorea
1500f/personne le four tahitien avec jus de fruits frais
Uniquement le vendredi et samedi midi. Pas la peine de réserver. Une vraie expérience !