Fiordland et Milford Sound, superbe étape
Olala, je me rends compte que ça fait 1 an que cet article est dans mes brouillons… J’ai pourtant l’impression d’avoir publié le précédent hier ! Entre la traversée de l’Asie et le retour en Europe, je n’ai pas pris le temps de trier les photos et de mettre à jour le blog… J’ai pourtant une trentaine d’articles prêts à être publiés. Reprenons donc notre tour de la Nouvelle-Zélande. Petit rappel : nous sommes entre le 12 et le 15 décembre 2017 !
Après les sauvages et pluvieux Catlins, nous poursuivons notre tour de l’Ile du Sud pour nous rendre dans la région Fiordland, où se situe le célèbre Milford Sound. Cette région très découpée, qui tient son nom de sa ressemblance avec les fjords norvégiens, est un passage obligé pour tous les amoureux de la nature. Nous y avons passé quelques jours, le temps d’y faire quelques randos mémorables… et de voguer sur les eaux du majestueux Milford Sound !
Le Fiordland, c’est une côte sacrément découpée, des routes quasiment désertes et des montagnes impressionnantes qui se jettent directement dans la mer… La région idéale pour les amoureux des grands espaces ! Elle est restée assez sauvage car pas grand monde n’y vit : le revers de la médaille, c’est qu’on croise beaucoup, beaucoup de touristes, en particulier de mi-décembre à fin février, pendant la haute saison. Nous y étions début décembre 2017, et la fréquentation était encore agréable.
Le Fiordland possède quelques pépites dont tous les voyageurs se rendant en Nouvelle-Zélande auront entendu parler : l’incontournable Milford Sound, son petit frère le Doubtful Sound, trois des Great Walks (la Milford Track, très courue et hors de prix, les plus accessibles Kepler et Routeburn Track). Mais, vous allez le voir, le Fiordland, c’est bien plus que ça : Marian Lake, Gertrude Saddle…
Un arrêt incontournable : le Visitor Center
Nous quittons les environs d’Invercargill en fin de matinée. Après les Catlins et ses animaux sauvages en folie, qu’est ce qui nous attend pour la suite ?! Il n’y a personne sur la route et il fait un temps magnifique. Les montagnes, sur notre gauche, paraissent majestueuses.
Nous nous arrêtons au Visitor Center du Fiordland pour consulter la météo et décider du programme des prochains jours. Nous hésitons : Doubtful ou Milford Sound ? Quelles randos faire ?
Concernant les Sounds, qui sont en fait des fjords, Doubtful est plus difficile d’accès et beaucoup moins fréquenté, mais les balades (en canoë) sont aussi bien plus chères. Cela nous fait rêver mais le prix nous fait reculer. Nous choisissons donc d’aller à Milford Sound. En route, nous voulions faire quelques randos. 3 Great Walks, ces randonnées qui sont parmi les plus belles du pays, sont dans le coin. On ne peut pas se lancer dans les Great Walk comme ça, sans préparation : il faut impérativement réserver les campings ou lodges. Milford Track, qui a la réputation d’être la plus belle randonnée du monde (rien que ça !), ne peut se faire qu’en lodges qu’il faut réserver à l’ouverture des ventes, le 30 avril de chaque année. Ils sont hors de prix pour les non-résidents : 140$/nuit !! Nous ne pensons même pas à cette option !
Routeburn Track, une Great Walk de seulement 33km, est bien tentante mais 324km séparent le départ de l’arrivée par la route ! Compliqué à faire en stop et très cher en navette… Pour une fois, notre petit van ne nous arrange pas ! Nous avons donc jeté notre dévolu sur la Kepler Track, une boucle de 60km… mais tous les campings sont pleins pour les jours suivants !
Tant pis, nous nous contentons de prendre des infos sur la météo, les balades à la journée et reprenons la route. Attention, Te Anau est le dernier endroit avec du réseau ! Il n’y en a aucun jusqu’à Milford Sound. 120km nous séparent de la mer mais nous allons dormir dans un des campings du DoC sur la route. En effet, le camping sauvage est interdit dans cette région, même pour les vans self-contained. Te Anau est aussi le dernier stop pour faire le plein d’essence. Après, il n’y a plus de villages !
Les vues sont juste splendides dès le début, avec vue sur les sommets enneigés au loin,
Nous nous arrêtons à un premier camping : bof, il n’y a qu’une toilette sèche. À 13$ la nuit, on s’attend à mieux ! On trouvera notre bonheur au Cascade Creek Campsite : un site magnifique, avec lupins en fleur, ruisseaux gazouillants et sommets élancés. Un vrai petit paradis à 13$/pers la nuit, avec abris pour cuisiner, toilettes sèches et réserve d’eau !
Le retour des kéas
Nous quittons le camping au petit matin. La route est vraiment splendide, avec cette nature luxuriante et les cascades partout. A Monkey Creek, nous retrouvons les kéas, ces perroquets des montagnes facétieux que nous avions rencontré à Arthur’s Pass. Ici, ils ne sont vraiment pas peureux, limite agressifs, et n’hésitent pas à attaquer les antennes des voitures ! Nous voilà à les chasser à coups de torchons pour ne pas qu’ils détruisent le plastique autour de nos sièges sur le toit !
Au fur et à mesure de notre progression vers le fjord, les nuages couvrent le soleil et la pluie arrive. La réputation de Milford Sound, très humide, est vérifiée…
A Homer Tunnel, qui est à sens unique, nous avons quelques minutes d’attente. Les kéas sont là… nourris par les passagers de la voiture devant nous. Je bous intérieurement ! Ce genre de pratique, totalement interdit, les rend agressifs, envers les humains et entre eux, et le pain n’est pas bon du tout pour eux !!
Enfin, Milford Sound
De l’autre côté du tunnel, c’est le déluge. Nous arrivons à Milford Sound totalement dépités. Il pleut à verse, les nuages sont très bas, la visibilité est nulle.
Nous patientons sur le parking, sans savoir quoi faire. Il n’y a rien, juste un hôtel-camping (hors de prix), quelques bâtisses pour loger les employés et des entreprises de tours en bateaux ou en kayak. Nous décidons d’aller prendre une douche chaude gratuite, repérée sur Wikicamps. Sans rien demander à personne, nous allons dans un bâtiment vide (mais crade), destiné à des employés, et prenons une bonne douche réconfortante !
La pluie s’est arrêtée en sortant mais le temps est toujours aussi mauvais. Nous allons faire le tour des compagnies de bateau, l’attraction phare du fjord, sans réussir à nous décider. Une dizaine de compagnies se partagent le marché, de l’énorme bateau plein de groupes de chinois (Southern Discoveries, Real Journeys…) aux petits bateaux « intimistes » (Cruise Milford, Mitre Peak) en passant par les milieux de gamme (Jucy Cruise). Les prix démarrent à environ 50-60$/pers et grimpent vite, selon les options qu’on choisit. On peut tenter d’avoir quelques promos sur Bookme mais elles sont rares et plutôt réservées aux combos bus+bateau/kayak.
Il est 13h : l’heure du casse-croûte ! Le temps est toujours totalement bouché… Face à nous, Mitre Peak, qui culmine à 1700m, a la tête dans les nuages.
Tant pis, nous décidons que, tant que nous sommes là, nous allons en profiter pour le faire, ce fameux tour en bateau que tout le monde fait ! A 5min du départ, nous choisissons la plus petite compagnie, Cruise Milford, qui proposait, quand nous y étions, des départs à prix cassés si on achetait directement sur place (environ 70$ sur place contre 100$/pers en ligne, thé-café-cookies inclus). Nous choisissons une croisière basique de 1h30. Nous sautons dans le bateau… et la magie opère. Vous n’avez pas l’impression que ça se découvre ??
Nous avons à peine quitté l’embarcadère que les nuages disparaissent. En l’espace de 10min, nous passons d’un ciel totalement nuageux au grand bleu ! Mêmes les employés n’y croient pas ! Nous sommes une trentaine, sur un bateau prévu pour accueillir 70 personnes. Trois employés sont là pour faire la causette aux touristes Nous sympathisons avec Rod, originaire de la Réunion, qui nous explique qu’il n’y a jamais plus de 35 personnes dans le bateau pour être plus à l’aise et surtout, pour pouvoir tous être à l’intérieur en cas de changement brutal de temps, très courant ici. Vu ce que nous venons de voir, nous le croyons sans peine !
Les conditions sont idéales : grâce à la pluie de ce matin, les cascades sont énormes, sous un grand ciel bleu. Il ne manque que les dauphins pour que ça soit le paradis… Rod nous confie en avoir vu le matin même (mais sous la pluie… A choisir on préfère le soleil !!).
Les falaises se jettent vraiment à pic dans la mer, c’est vraiment impressionnant ! Un vrai fjord norvégien ! (enfin, l’idée qu’on en a…) Nous observons un énorme glacier au loin : c’est hyper rare d’en voir si près de la côte. Notre petit bateau s’approche au plus près des cascades, jusqu’à mettre le nez en dessous, nous faisant rentrer dans la cabine pour ne pas être trempés. On s’éclate !
Arrivés à la mer de Tasmanie, nous faisons demi-tour.
Rod nous montre la faille Alpine, entre deux plaques tectoniques, facilement visible. A défaut de dauphins, nous observons quelques phoques à fourrure qui prennent le soleil, imperturbables… A nouveau, notre bateau super maniable s’approche assez près pour bien les voir sans les déranger. Certaines cascades n’ont même pas le temps d’atteindre la mer : elles paraissent s’évaporer en cours de route.
Puis c’est la fin… Nous jetons un dernier coup d’œil à Lady Bowen Falls, qui atteint les 162m de haut, et quittons le bateau à regret. Mitre Peak n’a plus du tout le même aspect sous le soleil… Voyez la différence avec le départ !
Bilan : nous avons adoré cette balade en bateau mais nous l’avons trouvé tout de même très chère… Les paysages sont splendides, comme souvent en NZ. On nous avait tellement parlé du Milford Sound que, comme souvent, on en a presque été déçus… C’est magnifique, bien sûr, mais on avait sûrement trop d’attentes. Mais, tant qu’à faire une croisière, autant choisir un bateau aussi petit que possible pour s’approcher au plus près des cascades et être tranquille ! Cruise Milford était un très bon choix. C’est une petite compagnie à taille humaine, exactement ce qu’on privilégie en voyage !
Au retour, on s’arrête au Chasm, une petite marche facile qui permet d’admirer une rivière disparaissant dans les entrailles de la terre en bouillonnant. Nous stoppons régulièrement sur la route pour prendre des photos. Le paysage est totalement différent sous le soleil ! Admirez le point de vue sur Gertrude’s Saddle :
Le lendemain matin, nous nous levons tôt pour partir à l’assaut du Lake Marian, une rando prometteuse. Mais nous sommes rapidement bloqué dans notre balade : le sentier est fermé car une passerelle de bois a été totalement détruite par des chutes d’arbres… Des ouvriers travaillaient à sa reconstruction. Nous sommes hyper déçus mais pas le choix de faire demi-tour !
Nous mettons le cap sur l’autre rando que nous avons en ligne de mire : Key Summit, le début de Routeburn Track, qui se fait en 3h A/R. Une bonne suée pour y grimper mais la vue au sommet en vaut la peine ! Le chemin est large et facile.
Parce qu’on en veut toujours plus, nous poursuivons au sommet par une petite rando, magnifique (suivre les traces sur Maps.me). Nous traversons une forêt dont les arbres, entièrement recouverts d’une mousse épaisse, paraissent tout droit sortis d’un conte. Les vues sont vraiment spectaculaires.
Comme nous ne sommes pas rassasiés, on entame la Gertrude Saddle Route. Cette rando, juste avant le tunnel, a la réputation d’être absolument incroyable mais aussi très difficile (4-6h A/R). En effet, on est littéralement face à un mur ! Comme c’est déjà l’après-midi, on sait qu’on ne va pas pouvoir la faire en entier.
Nous commençons donc dans la vallée. Les montagnes forment un amphithéâtre naturel. Sachant que nous n’allons pas commencer à grimper si tard, nous nous arrêtons rapidement et faisons demi-tour, à regret… Si vous envisagez de la faire, vérifiez absolument l’état du sentier au Visitor Center, la météo à venir et lisez la page du DoC dédiée. Il y a régulièrement des décès sur ce sentier, ce n’est pas à prendre à la légère !
Le lendemain, le mauvais temps étant de retour, nous décidons de quitter le camping payant et remettons le cap sur Te Anau, avant de prendre la direction de Queenstown. La région du Fjordland nous aura enchanté mais on l’a trouvé très « mercantile », entre le prix du camping obligatoire et les tarifs fous des Great Walks et croisières ! Un regret : ne pas être resté assez longtemps pour faire les randos Gertrude Valley et Lake Marian Track…
Le tour en bateau nous a été offert dans le cadre d’un partenariat. Les opinions et choix rédactionnels de cet article nous sont propres.
Un PVT, ou simplement un voyage en Nouvelle-Zélande en préparation ? Retrouvez tous les articles de notre blog voyage sur la Nouvelle-Zélande, le « pays du long nuage blanc » ! Voici ceux concernant l’île du Sud en particulier :
- Deux jours sur la Queen Charlotte Track
- La randonnée Abel Tasman en 4 jours
- La West Coast sous le soleil
- Arthur’s Pass et ses randonnées magiques
- S’envoyer en l’air dans le Canterbury
- Belles découvertes et petites déceptions dans la région des Glaciers
- Dunedin et la Péninsule d’Otago
- Un petit air de Bretagne dans les Catlins
- Fiordland et Milford Sound, superbe étape