Ushuaïa, « el Fin del Mundo »
Ushuaïa, nous y voilà… Un nom mythique, qui nous fait rêver, tant attendu, et on y est enfin ! On a du mal à y croire !! Contrairement à notre habitude, on a anticipé l’hébergement et Toni a appelé une dizaine d’auberges depuis Rio Grande pour nous trouver 2 lits… On a bien fait car tout, absolument tout est plein ! On est pas les seuls touristes ici 😉
On s’installe donc dans notre hostel, sur les hauteurs de la ville et on va faire un petit tour. Au premier abord, on apprécie la ville : entre la mer et la montagne, pentue, sans immeubles, vivante… Par contre, niveau architectural, ça manque un peu d’unité ! Chacun construit sa maison comme il veut : toit rond, triangulaire, en tôle, en bois, style chalet suisse, de toutes les couleurs… Ça donne un style assez particulier à la ville, un peu fou !
On se rend vite compte que les touristes viennent à Ushuaïa pour dépenser : tout le monde fait des excursions sur le canal de Beagle, pour aller voir le phare « les Éclaireurs », les pingouins… Hors de prix pour nous. Alors on se pose la question : quelles activités gratuites ou pas chères faire à Ushuaïa ?
Randonnée au glacier Martial, sur les hauteurs d’Ushuaïa
Le premier jour, on fait donc une balade jusqu’au glacier Martial qui domine la ville. 9 kilomètres de montée, qu’il faut redescendre ensuite… Les muscles chauffent, ça fait longtemps qu’on a pas marché comme ça ! Un chien nous suit depuis le village. Au début, on l’ignore. Mais il se comporte vraiment comme si nous étions ses maîtres : il s’arrête si on s’arrête, va réclamer des caresses à tous les touristes mais reviens toujours vers nous, dort à nos pieds quand nous nous arrêtons pour manger… Étonnant ! Il nous suit jusqu’au glacier, et revient au village avec nous ensuite. C’est donc avec lui que nous découvrons la vue sur Ushuaïa et le canal de Beagle, à couper le souffle.
Randonnée et camping dans le Parc National Tierra del Fuego
Cette petite balade nous a mis en jambe pour la suite : le Parc National Tierra del Fuego. Nous allons y passer 2 nuits, sous la tente. Le premier jour, nous faisons 2 randonnées. La première, à travers la forêt, nous permet de voir pleins de pic-verts. Ils sont en plein travail, la forêt résonne !
La seconde randonnée dans le parc Tierra del Fuego nous fait suivre la côte, très jolie. Il y a personne, c’est très agréable, on voit plein d’oiseaux !
Quand on arrive au camping, déception : il n’y a pas d’eau chaude pour les douches !!! Alors qu’on attendait ça avec impatience… Tant pis, on passe une bonne soirée dans la cuisine avec les occupants des 2 autres tentes du camping (il n’y a pas foule) : une famille argentine, et deux étudiantes, une française et une australienne. Pour dormir, les températures sont proches de 0ºC donc on se couvre bien : sous-vêtements thermiques, polaires, grosses chaussettes. Super sexy ! Mais super utile, on n’a pas eu trop froid. 😉
Le lendemain, on continue à marcher : un sentier nous amène à la frontière avec le Chili, et d’autres nous font visiter les tourbières, les « castoreraies » et la côte autour de la baie Lapataia.
Le soir, après avoir planté notre tente dans un campamiento gratuit, on se rend à une autre castoreraie. Un castor est en plein travail, on est surpris, c’est un gros animal en fait !! Sa vie est plutôt tranquille : il nage un peu, va couper un arbuste, l’amène sur le barrage et recommence.
Parenthèse information : dans le parc, le castor est un parasite. 25 couples ont été introduits dans les années 40 pour l’exploitation de leur fourrure. Cette activité a été un échec mais les castors ont adoré le coin : ils se sont reproduits comme des lapins et causent aujourd’hui d’énormes dégâts dans le parc : abattage des arbres pour former des barrages, qui eux-mêmes créent des mini-lacs. Et les arbres qui ont les pieds dans l’eau ne sont pas habitués et meurent. L’écosystème est totalement modifié au final, un vrai désastre environnemental !
Frigorifiés et crevés, on rentre dormir sous notre chère petite tente. A 21h30, on s’endort comme des masses… mais pas pour longtemps : je suis réveillée en sursaut par un bruit de bâche froissée vers minuit. Toni, comme d’habitude, dort profondément. Mais le bruit se répète, plus faiblement… Bizarre ! La tente est toujours au dessus de notre tête mais surprise, le sac de Toni a disparu !!! Nos gros sacs à dos sont en effet dans les entrées, sous la tente mais à l’extérieur de la chambre. Toni ouvre donc en vitesse la porte et ouf, le sac est là, à 3m ! Vraiment bizarre. On est au milieu du parc, dans un endroit où il n’y a normalement pas de voleurs… On va quand même réveiller nos voisins, un couple d’allemands, pour leur prévenir qu’on a essayé de nous voler un sac. Mais là, surprise, ils ont une autre explication ! « Ne vous inquiétez pas, ça nous est arrivé la nuit dernière, ce sont les renards ! » Quoi, les renards ?! Capables de sortir un sac de 70L de sous une tente et de le traîner à 3m ?! Perplexes, on retourne se coucher… Vous pouvez imaginer qu’on ne dort pas très bien, réveillés de temps en temps par des frôlements autour de la tente. Le lendemain, on constate en effet une grosse trace de morsure sur le couvre-sac de Toni, et un coin de notre tapis de sol a aussi été mordu et déchiré… C’est incroyable, les renards patagons ne sont vraiment pas peureux, trop habitués à l’homme et certainement nourris par des touristes.
Sur ce, on rentre à Ushuaïa, et on ne fait rien de la journée : douche, lessive, repos et restaurant. Et quel restaurant !! Délicieux ! On goûte la spécialité de la ville : le crabe géant, ou king crab, ou centolla, super bon. On goûte aussi au merlu grillé, un délice, il fond dans la bouche. Avec un petit vin patagon, on passe un très bon moment… Bref, si vous allez dans ce coin, n’hésitez pas à manger à la « Cantina de Freddy » 😉
Au final, nous avions lu beaucoup de choses à propos de la ville : moche, sans charme, pleine de touristes, ne valant pas la peine d’être visitée… Nous avons voulu le voir par nous-même et nous ne regrettons pas. Certes, ce n’est pas la plus belle ville d’Argentine mais, après avoir traversé la Patagonie désertique, c’était agréable de voir des montagnes !! Et plus que la ville en elle-même, ce sont les environs qui valent le coup.
Et il y a de la publicité mensongère dans l’air : Ushuaïa n’est pas vraiment le bout du monde car Puerto Williams, une ville chilienne, est plus au sud… Mais pour nous c’était déjà assez énorme de pouvoir venir jusque ici ! Alors « el fin del mundo« , pour nous, oui ! 😉
Voici tous les articles de notre blog voyage sur l‘Argentine, où nous avons passé 4 mois :
- Buenos Aires I
- Tigre et le delta du Río de la Plata
- Buenos Aires II
- Péninsule Valdés et Punta Tumbo : « pinguïnos » en vue !
- Ushuaïa Express : la ruta 3 en stop
- Ushuaïa, « el Fin del Mundo »
- Le géant Perito Moreno
- El Chaltén & Fitz Roy
- La route 40 en stop
- El Bolsón, la ville des hippies
- Bariloche, la Suisse argentine
- Vivre à l’argentine à Mendoza
- Mendoza : notre quotidien
- La majestueuse route des Andes
- Salta et la Quebrada de Humahuaca
- Les chutes d’Iguazú : waouh !
- Iguazú, le paradis des animaux
good to know !
Du 28 janvier au 2 février 2014 - 1€=8,9 AR$ (officiellement) et 1€=13,5 AR$ (au marché noir)
Hostel Los Cormoranes
150 AR$/personne en dortoir
Cher pour ce que c'est et loin du centre.
Yakush Hostel
120 AR$/personne en dortoir
Beaucoup plus sympa et mieux placé.
Camping Parc Tierra del Fuego
40 AR$/personne
Pas grand chose niveau services, autant camper dans un campamiento gratuit, où il y a des toilettes !
Minibus Ushuaïa/Parc Tierra del Fuego
150AR$/personne
Pratique, mais cher par rapport à la distance parcourue ! Autre alternative pour rejoindre le Parc : le stop, qui marche bien apparemment.
Entrée du Parc National Tierra del Fuego
110 AR$/personne
Resto La Cantina de Freddy
GENIAL ! La centolla du chef et le merlu grillé sont à tomber !!!
Encore, encore… un plaisir de vous lire. Vous avez plein de retard, à quand le Fitz Roy ? Bisous
Ça arrive, ça arrive… Maintenant qu’on est bien installés on va avoir le temps ! 😉