Vivre à l’argentine à Mendoza
Quelque mots sur notre quotidien à Mendoza… Car depuis 3 mois qu’on y habite, on ne vous en a jamais parlé !
Petit rappel : nous restons à Mendoza car j’y étudie en échange universitaire. C’était le point de départ de notre voyage, et nous avons ensuite planifié de partir 2 mois avant la rentrée et de rester 2 mois de plus après la fin des cours pour visiter le continent sud-américain !
A quoi ressemble Mendoza ?
Mendoza est une grosse ville (1 million d’habitants) entourée par le désert, au pied des plus hauts sommets de la cordillère des Andes (l’Aconcagua culmine tout de même à quasi 7000m !). Elle est surtout connue pour son vin rouge, notamment son Malbec : c’est la capitale vinicole de l’Argentine, avec 90% de la production nationale et plus de 1000 « bodegas » (caves à vins) dans les environs. Et on en profite bien : le vin rouge est excellent et vraiment donné par rapport à la France !
Architecturalement, Mendoza n’a rien d’exceptionnel : la ville a souffert de nombreux séismes et été totalement détruite en 1861. Elle a donc été reconstruite de manière aéré, avec des rues à angles droits, beaucoup de places (la Plaza Indepencia, la plus grande, et 4 autres places plus petites (San Martin, Chile, Italia et España) forment le centre ville) et des arbres le long de toutes les rues. Et comme on est dans le désert, les rues sont toutes bordées « d’acequias« , de fossés apportant de l’eau aux arbres. Chaque rue de la ville est alimentée 4h/semaine grâce à un ingénieux système de trappes. Seul problème : il faut faire attention où l’on met les pieds sur les trottoirs car la chute est vite arrivée (surtout après quelques verres de vin…) et les acequias sont profondes !
Dans la ville, tout près du centre (mais à l’opposé de notre maison, dommage !) il y a un très grand parc : le parc San Martin, très agréable.
Au final, c’est une ville verte et agréable. Et plutôt propre, comparé aux autres villes d’Argentine ! Il n’y a quasiment pas de chiens errants. Et comme on est dans le désert, il fait presque tout le temps beau et il ne pleut qu’une fois par mois !!! Au début, en mars, il faisait très chaud mais maintenant que l’hiver est là, il fait franchement froid dès qu’on n’est pas au soleil ! Et ici, d’Ushuaïa à Mendoza, l’isolation, ils ne connaissent pas : simple vitrage partout, murs très fins (en tôle en Patagonie), portes et fenêtres laissant passer plein d’air… Ça surprend, car les températures sont très souvent négatives en Patagonie et il fait vraiment froid en hiver à Mendoza !
Dans les environs, il y a plein d’activités à faire : tour des bodegas, rafting, balades à cheval, VTT, excursions en tout genre… Mais pour l’instant, j’ai seulement fait un tour des caves avec mon cours d’œnotourisme. C’est bien connu, quand on habite dans une ville, on ne prend pas le temps de la visiter !
Notre « casa » :
Une petite carte pour mieux localiser. En jaune, le centre de la ville :
Nous vivons dans un quartier populaire de Mendoza, mais tout près du centre. Nous partageons une maison avec 1 autre française, 5 mexicains et 2 ou 3 argentins selon la période…
C’est vraiment surpeuplé mais on a de la chance : contrairement aux autres qui doivent se partager une seule salle de bain (entre 8 !), nous avons la nôtre, dans notre chambre. A l’extérieur, on a un joli patio avec un asador, pour faire des asados (les barbecues argentins). La viande est succulente ici, et vraiment pas chère… On adore l’Argentine pour ça !!
Même si ça se passe bien, tout n’est pas rose, à cause du nombre qu’on est. 10 ou 11 pour un frigo de taille moyenne, c’est beaucoup trop ! Et la maison n’est pas du tout adaptée au nombre que l’on est : pas assez de vaisselle, d’espace, de chaises, Internet super lent (normal quand il y a 7 ordinateurs connectés en même temps !)… Mais on survit quand même 😉
Quelques photos de la chambre :
On a aussi une femme de ménage qui vient 2 fois par jour, 6j/7. Mais elle est totalement inutile : elle ne fait que balayer la cour avec une serpillière sale et qui pue ! Quel est son intérêt ??? On a tous du mal à comprendre pourquoi elle est là…
Et il nous est arrivé une mauvaise aventure : un argentin qui est resté 3 semaines dans la maison a profité que nous soyons tous partis en vacances pour dévaliser notre coloc française, malgré sa porte fermée et son placard verrouillé. Il lui a tout pris : MacBook, Iphone, appareil-photo, disque dur, montre… On a eu beaucoup de chance car d’habitude, à chaque fois qu’on part (sauf cette fois-ci), on laisse toutes nos affaires dans cette armoire. Et comme notre propriétaire ne prend aucun papier d’identité, aucun moyen de le retrouver ! Et dire que nous étions amis avec lui…
MORALITÉ : ne jamais faire confiance à personne ici !
Voici tous les articles de notre blog voyage sur l‘Argentine, où nous avons passé 4 mois :
- Buenos Aires I
- Tigre et le delta du Río de la Plata
- Buenos Aires II
- Péninsule Valdés et Punta Tumbo : « pinguïnos » en vue !
- Ushuaïa Express : la ruta 3 en stop
- Ushuaïa, « el Fin del Mundo »
- Le géant Perito Moreno
- El Chaltén & Fitz Roy
- La route 40 en stop
- El Bolsón, la ville des hippies
- Bariloche, la Suisse argentine
- Vivre à l’argentine à Mendoza
- Mendoza : notre quotidien
- La majestueuse route des Andes
- Salta et la Quebrada de Humahuaca
- Les chutes d’Iguazú : waouh !
- Iguazú, le paradis des animaux
Vous confirmez ce qu’on me dit ici : les argentins ne sont pas fondamentalement meilleurs que les paraguayens où le vol, chez eux, est une coutume « culturelle ». Ce sont des voleurs d’autant plus dégueu qu’ils ont fait ami-ami avec vous avant de vous voler. Et, au Paraguay, non seulement ils ont l’impunité (mais ça devient de plus en plus le cas en France aussi, même qu’un général de gendarmerie s’est fait viré car il osait dire tout haut cette fâcheuse évolution), mais ils peuvent « dénoncer » leurs victimes et les envoyer au trou (ça m’est arrivé et ce n’est pas seulement réservé aux gringos car j’en connais trois autres rien que dans mon environnement immédiat). Bien sûr le droit de défense tout comme la présomption d’innocence n’existe pas. C’est le cas aussi en Argentine m’affirme la femme de mon avocat.
Donc l’Argentine, ne fut-ce que par ce côté humain (et je me suis fait racketter de 1.500 pesos par un flic ripou sur la route de Corrientes) et on ne parle pas de sa monnaie désastreuse, ne sera qu’un lieu de tourisme. Pour la résidence je préfère vivre dans plus « civilisé » et le Chili a une bonne réputation.
La plupart des argentins que nous avons rencontré sont quand même honnêtes. On nous a dit que c’était surtout des argentins de Buenos Aires dont il fallait se méfier le plus… et ce coloc était de Buenos Aires, comme par hasard ! Mais ici, en Amérique Latine, il ne faut jamais faire confiance à personne et c’est fatiguant à la longue… Je n’ose même pas imaginer ce que c’est de vivre ici, au Paraguay ou en Argentine. On n’a pas eu le temps de bien connaître le système judiciaire (heureusement !) mais on a bien vu que, dans la police, la corruption est reine et que la vérité n’intéresse pas si elle ne rapporte pas d’argent… Triste ! On a aussi beaucoup entendu parler d’histoires de racket par la police aux contrôles routiers, ça à l’air courant. Et niveau corruption, racket, le Chili n’est pas épargné, même si il est plus développé, ça reste l’Amérique du Sud !