226 jours en Amérique du Sud : le bilan

Un peu plus d’un mois après le retour, à tête reposée, il est temps de faire le bilan de notre voyage. Découvertes, budget, embrouilles, santé, couple, université, ces 7 mois 1/2 ont été très riches en émotions ! On commence à être nostalgique… D’ailleurs, si on devait repartir, on ne referait pas de la même manière certaines choses !

28 000 km en bus !

Qui dit voyage dans un continent inconnu dit découvertes quotidiennes… Et nous avons été gâtés de ce coté-là ! L’adaptation a cependant été progressive, c’était une très bonne idée d’arriver par Buenos Aires, soi-disant le Paris argentin, une ville très européenne. Avec le recul, on se rend compte que si on était arrivés directement en Bolivie, le choc aurait été bien plus brutal !

Notre trajet en bleu, de Buenos Aires à Rio en passant par l'île de Pâques. Mendoza est en rouge.
Notre trajet en bleu, de Buenos Aires à Rio en passant par l’île de Pâques. Mendoza est en rouge.

De même, nous n’avons aucun regret pour l’itinéraire : d’Ushuaïa à Cusco, de l’Île de Pâques aux plages brésiliennes, nous avons vu une diversité incroyable de paysages. Nous avons fait plus de 28 000 km uniquement par la terre (bus en majorité, mais aussi stop, bateau et train) et c’est vraiment un moyen de voyager que nous avons apprécié : on a le temps de regarder le paysage, de se laisser porter, de lire et de se préparer à arriver à la destination suivante… De cette manière, la transition d’un endroit à l’autre est adoucie, et, mine de rien, c’est important ! Pour rien au monde nous n’aurions pris l’avion (même si nous n’avons pas eu le choix pour aller à l’île de Pâques) ! De même, la tente a été très utilisée (plus d’un mois sous tente au total), surtout en Patagonie. On a adoré cette manière de voyager !

Nous avons découvert des cultures, des rythmes de vie différents, fait des rencontres formidables… Beaucoup de personnes que l’on souhaite revoir, en Europe ou ailleurs ! C’est certain, de ce voyage, on revient plus riches. Riches de couleurs, ambiances, moments indescriptibles mais que nous garderons certainement toute notre vie en tête…

LA question que tout le monde nous pose depuis le retour : qu’avez-vous préféré ? Et bien, dur de faire un choix… On a adoré tellement de choses… Le trek W en Patagonie chilienne, grimper en haut du volcan Villarica, l‘Île de Pâques, le Machu Picchu, Rio de Janeiro pour ne citer qu’eux… La liste est sans fin !

On a aussi eu des déconvenues, notamment à propos du respect de notre planète : en Amérique du Sud, la nature est une poubelle et le tri sélectif un concept quasi inexistant ! Difficile de ne pas réagir quand, dans le bus, la personne devant toi jette sa bouteille en plastique vide par la fenêtre !! Le bord des routes est un vrai dépotoir et il n’y a aucun tri des déchets. Dans des villes comme Valparaiso ou en Bolivie, les déchets sont simplement laissées dans les recoins, sans aucun autre traitement…

Semestre universitaire à Mendoza

Prétexte pour faire ce voyage, mon semestre d’étude à Mendoza. A lieu de semestre, on devrait plutôt dire… « 2 mois ». Au final, une expérience plutôt décevante… D’abord la fac, qui avait un niveau très moyen et des profs ni très motivés, ni très motivants ! Et après le semestre Erasmus génialissime que nous avions fait en Finlande il y a 3 ans, difficile de faire mieux !!

Comme nous l’avions dit dans cet article, nous avons eu du mal avec le rythme argentin : nous lever vers 11-12h, aucune activité possible entre 13 et 17h à cause de la siesta, cours entre 18 et 23h, repas à minuit, sorties dans les bars ou en boite vers 3h du matin… Et depuis Erasmus, nos envies ont évolués : nous n’étions pas là pour faire la fête en permanence et, dès que nous pouvions, nous partions en « vacances » ou en week-end.

Nous avons quand même apprécié Mendoza pour sa localisation, au milieu de tout, ce qui nous a permis de faire de super sorties dans les parcs aux alentours, à Córdoba, à Santiago du Chili, Valparaiso et même le désert d’Atacama ! Et l’équipe de hockey sur gazon locale avait un très bon niveau, ce qui a bien plu à Toni. On avait l’intention de travailler un peu mais, au final, comme on était tout le temps sur la route, on n’a même pas cherché.

Au final, on a quand même eu l’impression de perdre notre temps à Mendoza et si c’était à refaire, on aurait préfe´ré du bénévolat dans une structure pendant 2-3 mois pour nous rendre utile !

Budget pour un voyage en Amérique du Sud

Avons nous explosé notre budget ou pas ??! THE question ! Et bah au final… non. Oui, on a beaucoup dépensé, mais pas plus que prévu et on est même revenus avec un peu de sous.
D’un pays à l’autre, les dépenses journalières moyennes peuvent aller du simple au triple. Certains pays (comme la Bolivie et le Pérou) sont très bon marché alors que d’autres (le Brésil, le Chili) sont quasiment équivalent aux prix européens… Difficile de faire une moyenne ! (Des articles détaillés pays par pays suivront.)

Globalement, au cours du voyage, nous avons dépensé environ 11 000€ à deux. Pour 7 mois 1/2 de voyage, c’est plutôt raisonnable ! Sachant que nous ne nous sommes quasiment pas privés (il y a juste le saut en parachute au dessus de Bariloche que nous n’avons pas fait après réflexion…). Mais nous avons passé 2 mois 1/2 à Mendoza, à louer une chambre et cuisiner, ce qui nous a permis d’économiser un peu. Si nous avions pu (= sans avoir de date de retour), nous aurions aimé voyager plus lentement et expérimenter le slow travel. Plus on voyage lentement, plus on économise !  Avant le départ, billets d’avions inclus, nous avions dépensé 3 700€ (ça inclus tout, tout, tout ce que nous avons acheté pour partir !).

Pour les billets d’avion, nous avions d’ailleurs dépensé 950€/personne l’aller-retour Barcelone-Buenos Aires et Rio de Janeiro-Barcelone. Nous avions pris les billets sur Govolo.es, l’équivalent espagnol de Govoyage et, comme d’habitude avec ce site, nous n’avons eu aucun soucis.
Pour l‘île de Pâques, nous avions réservé les billets 6 mois en avance sur le site de LAN, la compagnie nationale chilienne, la seule à faire cette liaison. A 350€/personne l’A/R, nous avions eu un très bon prix !

Vols, agressions, arnaques & embrouilles

Et bien, sur ce point là, en 226 jours… Rien ne nous est arrivé ! Nous n’avons jamais craint pour notre sécurité, nous n’avons jamais été dans une situation problématique (à part quand notre colocataire argentin est parti en dévalisant notre colocataire française, mais on n’a jamais été en danger). Il y a sûrement le facteur chance là-dedans, mais pas que ! En observant quelques règles simples et en étant tout le temps vigilant, l’Amérique du Sud n’est absolument pas un coupe-gorge… Mais à force, c’est quand même fatiguant de devoir se méfier de tout et de tout le monde. A ce niveau, le retour à fait du bien : pouvoir marcher dans les rues de nuit, ne pas avoir tout le temps le sac à surveiller…

Là bas, les locaux nous l’ont tout le temps répété, la règle de base est de ne jamais résister et de donner aux agresseurs ce qu’ils veulent. Au cas où on douterait de cette consigne, un triste fait-divers nous a rappelé à l’ordre : quand nous y étions, un touriste australien a résisté à 2 mecs qui voulaient lui arracher son sac et il a été tué de 2 balles… C’est à ce moment là qu’on prend conscience qu’on est vraiment en Amérique du Sud !

Parce qu’on a eu pas mal de questions au sujet de la sécurité dans cette partie du globe, on a fait un article détaillé sur le sujet : la sécurité en Amérique du Sud !

Et en stop, on a absolument eu aucun problème. Au contraire, on n’a rencontré que des gens géniaux, de tous horizons et ne cherchant qu’à nous aider. En stop, en Europe ou en Argentine/Chili, les trajets à problèmes représentent une part vraiment infime par rapport au nombre de personnes qui voyagent de cette manière. Ça nous a conforté dans notre idée : arrêtons d’avoir peur de tout le monde, n’écoutons pas les médias qui ne racontent quasiment que du négatif et faisons confiance aux autres ! En stop, on a toujours la possibilité de refuser de monter dans une voiture. Nous n’avons jamais eu à le faire mais, si nous avions rencontré des gens « louches », nous n’aurions pas hésité !

Et la santé ?

Pucón_II_18_02-2014
La classe à Dallas !

Là encore, presque rien à signaler ! A part mes problèmes de genoux en Patagonie et quelques problèmes digestifs passagers pour nous deux, on a été en très bonne santé tout au long du voyage. On a fait un article sur le sujet : la santé en voyage.

J’ai été 2 fois chez le docteur, pour ses genoux en Patagonie argentine et pour une infection intestinale au Pérou, et à chaque fois ça nous a coûté une trentaine d’euros, remboursés au retour par l’IMA, l’Inter-Mutuelle Assistance. Et oui, nous n’avions pas pris d’assurance hors de prix car nous étions déjà couverts par notre assurance habitation avec la Matmut… Pourquoi dépenser 50€/mois quand, pour 40€/an, on a la même couverture et les mêmes remboursements ?! Cette astuce est assez méconnue des voyageurs, et nous, nous l’avions découvert par hasard sur un blog… Au final, c’est une énorme économie !!

Voyager en couple, ça passe ou ça casse !

Voyager en couple, c’est être 24/24h, 7/7j ensemble. Et même si on s’aime énormément, si on avait déjà 2 ans de vie commune avant le départ, ça n’a pas été facile tous les jours. Mieux vaut s’y préparer avant le départ ! La fatigue provoque aussi des tensions, et c’est parfois dur de rester aimable quand on cherche un hostel sous la pluie après 24h de bus 😉 Parfois, il faut savoir se réserver du temps pour soi-même, faire des activités séparément… pour mieux se retrouver ensuite !

Et puis voyager en couple, ça n’a rien de romantique au quotidien… On passe plusieurs jours sans prendre de douche, nos intestins nous jouent des tours, on porte longtemps les mêmes vêtements sans lessive, je deviens une vraie flemmarde de l’épilation… On st loin d’être au top en voyage ! Mais au final, c’est un bon moyen de tester son couple. Si on s’aime toujours au retour, on devrait pouvoir rester ensemble pas mal d’années de plus, non ?!

Et l’espagnol ?

Parce que c’était aussi le but de ce voyage… que je parle espagnol ! On avait quand même un peu peur que Toni oublie un peu son français, mais pas de soucis à ce niveau là car la langue que nous avons le plus parlé a certainement été… le français !
Les français sont partout, absolument partout. ça nous a vraiment impressionné : dans chaque hostel, dans chaque bus, dans chaque rue, on entendait du français… Sur plus de 7 mois de voyage, on a rencontré une vingtaine d’espagnols et… plusieurs centaines de français !! On a quand même fait du stop et du couchsurfing pour rencontrer des locaux et de cette manière, j’ai pu bien progresser en espagnol… Même si je suis loin d’être bilingue, objectif rempli de ce coté-ci !

Entre nous, nous sommes quand même partis en parlant surtout anglais et revenus en parlant en majorité français, avec un peu d’anglais et un tout petit peu espagnol (on a bien essayé de parler espagnol entre nous mais ça ne passe pas pour l’instant !). On verra comment ça évoluera dans les prochaines années…

Ce qu’on changerait si on devait repartir demain :

– PRENDRE LE TEMPS. Encore plus. Car on a vraiment regrettés de ne pas être restés assez longtemps dans certains lieux et, même si on a déjà bien pris le temps, on est revenus avec une certaine frustration. En fait l’idéal est de voyager sans billet retour… Pour un prochain voyage peut être ? 😉

–  Voyager avec une mini-imprimante de poche. Pour pouvoir prendre des gens en photos et leur laisser en souvenir. On a été très frustrés sur ce point là car, même si les visages sont très photogéniques au Bolivie et au Pérou, on n’a pas osé prendre de photos des gens. Les gens étant très timides ou demandant toujours des sous en échange, on avait l’impression que ça faisait très « zoo » , on a pas du tout aimé ce type d’échange. Pouvoir donner une photo en retour aurait été génial !

Chacun son netbook ! On est assez geeks et, en plus du mini ordi portable que l’on avait au départ, on s’est acheté une tablette à 90€ au Chili. Elle nous a beaucoup servi pendant les 5 mois suivants (plus de dispute « C’est moi qui prend l’ordi » dans les interminables voyages en bus !)

Emporter moins de médocs. On avait une pharmacie assez fournie et finalement, on a utilisé seulement 3-4 produits différents. Il y a une pharmacie à chaque coin de rue en Amérique Latine et on trouve très facilement tous les produits de base : pansements, antiseptique, anti-diarrhéique, pastilles contre le mal de gorge & antibiotiques (le remède magique là-bas !).

Des sacs plus légers ! Même si on avait seulement 13 kg (pour Morgane) et 14-15 kg (pour Toni) dans le gros sacs, ça pèse à force ! Pourtant on pensait avoir pris le minimum !

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Et maintenant ?

Et bien maintenant, il est temps de se poser un peu en France… Après 3 ans à déménager tous les 6 mois, on a envie de stabilité. Morgane termine sa dernière année de master et Toni va chercher une entreprise pour faire une formation de 2 ans en alternance. Il cherche une agence de communication ou une entreprise de ce type pour faire de la création et du développement de sites internet. Si vous avez une piste, une connaissance, transmettez-la nous !!!

Et ce voyage était un peu une « mise en jambe »… On espère bien pouvoir repartir dans quelques années, peut être pour aller vers l’Est cette fois-ci ?

Ce qui est sûr, c’est qu’on n’a pas dit notre dernier mot !

Morgane

Nous, c'est Toni et Morgane, couple franco-espagnol passionné de voyage. Après 8 mois en Amérique du Sud en 2014, nous sommes repartis début 2017 pour 2 ans et 8 mois de voyage en Asie et Océanie. Un voyage exceptionnel et inoubliable ! Pour en savoir plus, rendez-vous sur cette page "Qui sommes-nous ?" !

8 commentaires

  1. Salut,

    Merci de ce blog très intéressant. Je n’ai pas tout lu mais certains articles sont passionnants. Ma femme et moi allons faire un voyage similaire. La différence c’est que nous avons 63 ans 64 au moment du jour du départ il est moyen correspondant à notre âge !!..

    Avez-vous aussi rencontré des gens de notre âge ? Si oui de quelle façon ont-ils voyager ?
    Merci

    • Bonjour,

      Merci pour votre message 🙂 Il y a des voyageurs de tous les âges mais la plupart partent pour 3 semaines-1 mois. Nous n’avons pas rencontré beaucoup de personnes de votre âge voyageant sur du long terme… Ou si, ceux que nous avons rencontré étaient en camping-car ! Mais je suppose aussi que nous n’avons pas fréquenté les mêmes endroits : nous dormions principalement en camping, auberge de jeunesse ou en couchsurfing (chez l’habitant), dans un confort assez sommaire la plupart du temps.
      Les bus sont très confortables par rapport à l’Europe (appréciable quand on doit y passer la nuit !), les hostels propres et bons marché pour la plupart, les gens adorables… ça va être un beau voyage !!
      J’ai tenté de vous envoyer par mail un lien où vous pourrez sûrement trouver les infos que vous cherchez mais ça ne fonctionne pas…
      Bonne journée !

      Morgane

  2. Aurais-tu un conseil d’itinéraire à faire au Chili avec une idée du nombre de jours à passer aux différents endroits? Je suis entrain de regarder pour cette destination mais je N’arrive pas à me faire un itinéraire.

    Puis si tu avais à choisir Chili ou Pérou?

    Merci

    • Hello Nicolas,
      Le Chili, on a adoré alors on ne va pas être très objectifs… On y a passé environ 2 mois et on y serait bien resté 2 mois de plus ! Mais plutôt que de visiter le pays du nord au sud, le plus logique est de visiter une région si tu as seulement 2-3 semaines : la Patagonie, entre Argentine et Chili, ou le nord, avec Atacama au Chili, le Sud Lipez en Bolivie et Salta (le NOA) en Argentine. Comme ça tu restes dans la même aire culturelle et ça limite les déplacements, car les distances sont énormes. Si tu tiens vraiment au Chili, ça dépend du temps que tu as et de la période à laquelle tu y vas : aller en Patagonie en hiver est compliqué par exemple, et si tu as 1 mois tu ne feras pas le même trajet que si tu as 2 semaines… Et entre le Pérou et le Chili, on a préféré le Chili mais c’est très personnel ! On n’a passé que 2 semaines au Pérou donc c’est difficile de comparer. N’hésites pas si tu as d’autres questions 🙂
      Morgane

      • Merci beaucoup pour l’avis. Est-ce que c’est un pays où on peut faire facilement des randonnées et être autonome en louant un véhicule ou c’est conseillé d’utiliser les transports et les accès et possibilités d’activités sont limités ou encadrer?

        Merci 😉

        • Bonjour ! Désolée pour le retard, je suis actuellement au Sénégal et la connexion est très capricieuse ! Oui, il est très facile d’y faire des randonnées (du moins en Patagonie, dans le désert d’Atacama c’est beaucoup plus compliqué !) et oui il est aussi très facile d’utiliser les transports en commun ! C’est ce que nous avons presque toujours fait, mis à part sur l’île de Pâques et dans le désert d’Atacama… Mais pour le reste du pays, aucun soucis ! 🙂

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