Le Tour des Annapurna, jours 8 à 13

Après vous avoir donné quelques conseils et avoir raconté la première partie de notre rando, voici la suite de notre Tour des Annapurna ! Des paysages qui deviennent de plus en plus spectaculaires et, apothéose de ce trek, le passage du col de Thorong La, à 5316 mètres !

Jour 8 :  Braka (3450m) – Ice Lake (4625m) – Braka, 12km

Aujourd’hui, programme « tranquille » : nous restons dans les environs pour s’acclimater à l’altitude doucement… En grimpant à 4600m !

Et oui, pas de repos pour nous ! Nous avons prévu de faire l’aller/retour jusqu’à l’Ice Lake, face à Braka. 1200m de dénivelé positif (et négatifs) sur 6km : que du bonheur !

Nous décollons à 8h, un poil trop tard selon nous. Les sommets sont encore totalement dégagés mais nous savons que nous avons minimum 4h de grimpette. Tous les gens l’ayant fait la veille nous on dit que c’était super dur : ils avaient parfois de la neige jusqu’aux genoux et devaient faire les traces, les chutes de neige datant du jour précédent. On espère que ça sera plus facile pour nous. Le vieux village de Braka, adossé à un éperon rocheux, est superbe.

Nous grimpons facilement et tranquillement pendant les premières 2h30. La pente est régulière, les paysages magnifiques, le sentier facile à suivre… On ne pouvait pas rêver mieux ! Comme la veille et les jours précédents, nous sommes sur le versant faisant face au massif des Annapurna. Nous sommes cette fois-ci face aux sommets d’Annapurna III et de Gangapurna à 7400-7500m. Ils ont l’air si proches !! Les nuages commencent à les entourer doucement, mais sans couvrir le ciel entier.

Arrivés au minuscule restaurant, à 4000m, les premières plaques de neige font leur apparition. A partir de là, la montée va être un peu plus pénible : nous auront de longues parties enneigées à traverser, à flanc de pente ! Nous chaussons les crampons mais je ne suis vraiment pas rassurée.

Après 1h de montée supplémentaire, nous atteignons le premier des deux Ice Lakes, à 4600m. Totalement gelés et enneigés, on les distingue à peine et ils méritent bien leur nom ! Mais on ne s’arrête pas là et on crapahute encore de longues minutes dans la neige pour rejoindre le deuxième lac. Il parait tout proche mais est tout de même à 1km et la neige rend les choses moins faciles.

Arrivée là-bas, au petit stupa, le vent souffle fort et le froid se fait mordant. Nous sommes entourés à 360º de sommets enneigés, c’est fabuleux ! Nous faisons une petite pause photos et biscuits/fruits secs avant de reprendre la descente. C’est que nous avons encore du chemin avant de nous installer autour du poêle, à l’hôtel !

La descente sera facile, toujours face à un panorama unique. Cette balade aura été géniale !

Au retour, nous mangeons la spécialité de l’hôtel, un sandwich à l’omelette et au fromage de yak, installés sur la terrasse au soleil… Le bonheur !

Jour 9 : Braka (3450m) – Yak Kharka (4050m), 12km

Nous reprenons la route vers Yak Kharka, notre objectif du jour. Pas de pression, le programme est plutôt facile : 12 kilomètres de marche et 550m de montée progressive. Au bout de deux kilomètres, nous traversons Manang, gros bourg où quasiment tout le monde dort. S’y arrêter n’a pas de sens si on compte monter à l’Ice Lake car cela rajoute 2km à l’aller et au retour (mieux vaut rester à Braka). Par contre, si on ne compte pas le faire, on peut rester à Mananag pour… aller au cinéma par exemple ! Et oui, Manang, à peine quelques centaines d’habitants, possède sa salle de cinéma avec les trois même films diffusés chaque jour !

Mais pour nous, pas de cinéma. Il fait un temps magnifique et tous les habitants sont dans les champs, retournant la terre avec les buffles pour la préparer aux semis. C’est vraiment chouette à observer ! On a l’impression de revenir 70 ans en arrière, quand les tracteurs n’avaient pas encore fait leur apparition et quand les champs n’étaient encore que des petits lopins de terre…

Nous faisons une très belle pause déjeuner avec du fromage de yak à Gunsang, face aux quatre sommets de ces derniers jours. C’est le moment de quitter cette superbe vallée, que nous suivons depuis quatre jours. Jusqu’à maintenant, les paysages ont totalement dépassés nos attentes ! Chaque jour a apporté son lot de surprises, nous motivant toujours à marcher.

La vallée que nous commençons à suivre est beaucoup plus aride et les sommets invisibles. C’est tout de suite moins drôle ! Heureusement, nous savons qu’il ne nous reste plus que 2 jours avant de passer le col de Thorong La, enfin !

A Yak Kharka, où nous arrivons tranquillement vers 15h, nous trouvons un mignon petit hôtel, toujours avec chambre et Wi-Fi gratuit. La douche chaude devient par contre payante à 200rs : pas grave, on peut s’en passer, on n’a pas tellement transpiré aujourd’hui ! Nous passons l’après-midi à écrire dans nos carnets autour d’un thé et d’un « apple pie » : programme classique en rando dans les Annapurna !

Nous passons notre première nuit à plus de 4000m : rien à signaler, nous dormons comme des bébés !

Jour 10 : Yak Kharka (4050m) – Thorong Phedi (4450m), 7km

L’excitation commence à arriver : dernière journée, si tout va bien, avant de franchir ce fameux col à 5416m ! Nous hésitons toujours entre dormir à Thorung Phedi, à 4450m, ou au High Camp, à 4850m. En poussant jusqu’à High Camp, nous gagnons une heure de sommeil demain matin mais nous prenons le risque de plus souffrir du mal d’altitude (que nous ne ressentons pas pour le moment), du froid, de mal dormir… Dilemme !

Nous n’avons que 7 kilomètres de marche jusqu’à Thorung Phedi. Pour la première fois, nous avons vraiment l’impression d’être sur une autoroute de randonneurs : nous sommes des dizaines à nous suivre, avec de nombreux groupes (et porteurs). Cette partie n’est pas hyper agréable : les paysages sont moins impressionnants que les jours précédents et nous détestons marcher sur un chemin aussi fréquenté…

Est-ce un effet inatendu de l’altitude ? Nous devons nous arrêter après la moindre gorgée d’eau pour faire pipi ! Résultat, j’ai besoin de 4 pauses pipi en 3 heures de marche 😀

Nous arrivons pour le déjeuner à Thorung Phedi. Nous nous sentons très bien jusqu’à maintenant mais nous décidons d’y dormir pour avoir un meilleur sommeil, quitte à nous réveiller une heure plus tôt demain matin !

Nous obtenons une chambre ultra basique et sans aucune isolation : c’est la première fois que le duvet va nous être vraiment utile. Jusqu’à maintenant nous n’utilisions que nos draps de soie pour une question d’hygiène, car les draps ne sont pas lavés entre chaque personne.

Nous avions l’intention de faire l’A/R au High Camp, à 45min de marche d’ici et 400m plus haut, pour nous habituer un peu plus à l’altitude mais, après dizaines de mètres de montée, nous sommes saisis d’une flemme immense et faisons demi-tour pour retourner près du poêle ! Le High Camp attendra demain matin !

A près de 4500m d’altitude, nous nous sentons bien. J’ai un léger étourdissement de temps en temps, qui apparaît uniquement dans la salle principale : est ce à cause de la fumée du poêle et du nombre de personnes autour de moi, qui font baisser le taux d’oxygène dans la salle ?? Je ne saurais jamais ! Dehors, il neige légèrement alors que le soleil se couche. Le patron nous rassure : si c’est couvert tous les soirs, ça se découvre généralement tous les matins ! Nous croisons les doigts !

Le réveil est prévu à 3h45, pour un petit déjeuner à 4h et un départ prévu à 4h30. Nous filons au lit vers 18h : Toni s’endort instantanément alors que je lis un peu. Alors que je ressors à 21h pour un dernier pipi, je suis sous le choc : il neige à gros flocon et tout est recouvert de quelques centimètres de poudreuse ! J’espère que le patron a raison… Je ne tarde pas à m’endormir à mon tour.

Jour 11 : Thorong Phedi (4450m) – Thorong La (5416m) – Muktinath (3700m), 14km

Encore une fois, nous avons très bien dormi ! L’altitude ne nous aura pas du tout dérangé. Pas de mal de tête à l’horizon, pas d’essoufflement suspect : tous les voyants sont au vert pour partir à l’attaque de Thorang La !!

Pour une fois, nous nous réveillons sans mal à 3h30, avec un mélange d’excitation et de peur : allons-nous pouvoir aller jusqu’au col ? Pourvu que le mal d’altitude ne nous touche pas ! Physiquement, nous ne doutons pas de nos capacités : voilà 10 jours que nous marchons sans problème. Nous sommes déjà montés à plus de 5000m en Bolivie, mais nous étions en jeep… Face au mal d’altitude, même le meilleur des athlètes doit s’arrêter, sous peine de risquer la mort. Aussi haut, on ne rigole pas !

Petit aparté ASSURANCE : être couvert par une bonne assurance est indispensable en temps normal en voyage et encore plus pendant une rando allant à cette altitude ! Le MAM (mal aigu d’altitude), peut toucher n’importe qui. Si on le ressent, une seule solution : redescendre vite. Et, si on n’est pas en état de redescendre, il faut être transporté par hélicoptère. Nous en avons régulièrement entendu pendant notre randonnée, ramenant des randonneurs malades à des altitudes plus supportables. Le coût d’un rapatriement en hélico est apparemment de 1500$ : pour cela, indispensable d’être assuré ! De notre côté, nous étions couverts par AVA Assurances, qui assure les frais de recherche et de rapatriement  en montagne à hauteur de 5000€, sans limite d’altitude : largement suffisant pour nous ! N’hésitez pas à lire notre avis sur cette assurance ! Et, pour ceux qui hésiteraient encore, je vous invite à lire le récit d’Elisa des Bestjobers, qui a dû être rapatriée (un article qui a bien fait stresser ma môman avant et pendant la rando !).

Nous partons vers 4h45, après un bon petit dej. Le patron nous confie que nous sommes les derniers à partir ! Lui retourne se coucher aussi sec.

Le paysage est tout blanc autour de nous ! La pleine lune sublime les reliefs. Nous chaussons nos crampons car le sol est gelé et bien glissant, allumons nos frontales et grimpons à l’assaut du High Camp !

Le chemin est plutôt facile. Il monte en pente régulière. Un pied devant l’autre, nous avançons très, très lentement pour ne pas nous essouffler. A cette altitude, le moindre essoufflement peut faire perdre de précieuses forces et nous devons l’éviter à tout prix. Derrière nous, les sommets s’illuminent petit à petit. Le spectacle est grandiose !

Nous arrivons au High Camp, sous une bonne couche de neige, après moins d’une heure de montée. Le mal d’altitude commence à faire ses premières victimes, obligées de prendre du doliprane. Nous nous arrêtons à peine, juste le temps de faire un petit pipi (derniers toilettes avant longtemps !) et de discuter avec des randonneurs qui ont très mal dormi au High Camp et souffert du froid… On a bien fait de rester un peu plus bas !

Nous sommes maintenant à 4800m. Il nous reste 3,8km et +600m jusqu’au col. Le plus dur est à venir ! La montée est globalement régulière. Les paysages sont juste incroyables grâce à la neige. Une « teahouse »  est à la moitié du chemin, permettant de faire une petite pause. Le prix du thé est prohibitif ! Comme tout est gelé, impossible de recharger notre gourde. Comme depuis le début du Tour des Annapurna, nous avons chacun 1L d’eau… Un peu juste pour un tel dénivelé ! Mais heureusement, nous ne transpirons pas vraiment car il fait froid et allons très lentement. Ça le fera sans problème jusqu’aux premiers restaurants, quelques kilomètres avant Muktinath.

Nous avons de la chance : pas de vent du tout, le froid est très supportable ! Nos gants chauds, que nous n’avions pas utilisé jusqu’ici, nous sont tout de même bien utiles. Côté habits, je porte simplement un T-shirt sous ma doudoune, sans avoir froid. Mais ce n’est pas toujours le cas : des amis de Toni l’ont fait en Octobre dernier, avec beaucoup de vent, et congelaient littéralement sur place !

Nous montons très lentement mais facilement jusqu’à 5200m. Ensuite, ça se complique… Le manque d’oxygène rend le moindre effort très difficile. Nous n’avons jamais marché si lentement, faisant de tout petits pas au ralenti et ayant besoin de pause tous les 50m. Nous avons l’impression d’être vraiment hyper lent mais nous doublons tout de même quelques groupes de personnes qui ne portent même pas de sac à dos… Petite fierté personnelle !

Le dernier kilomètre est interminable… On a toujours l’impression qu’on va avoir le col en vue après la colline qui nous bouche la vue mais non, on ne le voit pas !

Vers 9h30, ENFIN, on voit le col de Thorong La !! Quelle émotion ! Après 9 jours de marche, 4h45 de montée, nous voilà arrivé à 5416m d’altitude ! Nous sommes tellement heureux ! Le col se situe entre deux sommets à 6100 et 6400m, qui paraissent tellement proches d’où nous sommes…

Nous faisons la traditionnelle photo à côté du panneau, et mangeons le reste de notre petit déjeuner (nous avions pris un pancake à emporter pour fêter ça) en savourant le moment…

Puis, vers 10h, nous entamons la descente. 1600m de dénivelé négatif nous attendent pour rejoindre Muktinath. Les genoux vont souffrir… Le début est bien gelé : encore merci les crampons ! Nous galérons beaucoup moins que d’autres qui n’en ont pas.

Face à nous, une nouvelle vallée, beaucoup plus aride, et de beaux sommets qui ont déjà la tête dans les nuages. Le col se couvre d’ailleurs rapidement vers 11h : nous avons bien fait de partir tôt.

La descente est longue et ennuyeuse. La neige, bien présente et déjà en train de fondre, rend de long passages très glissants. Nous terminons d’ailleurs sur les fesses une ou deux fois chacun, malgré nos crampons ! Nous sommes littéralement à la queue-leu-leu mais c’est plutôt sympa pour parler avec les autres randonneurs !

Après 3 bonnes heures de descente dans les pierres et la neige, nous arrivons enfin aux premiers restaurants. Soulagement ! Le repas, vraiment délicieux, est bien mérité !

Il se met à pleuvoir légèrement : c’est le moment de repartir pour Muktinath, à 3km de là. Muktinath est un des temples les plus importants du pays pour les bouddhistes et les hindouistes. C’est un haut lieu de pèlerinage.

Mais, crevés par notre descente, nous zappons la visite du temple et poursuivons jusqu’à Ranipauwa, notre point de chute du jour. Nous choisissons de rester au Bob Marley, l’hôtel le plus populaire parmi les randonneurs. Notre chambre est froide et moche mais les parties communes sont très agréables. On retrouve pas mal de personnes qu’on a croisé les jours précédents. Si on marche toujours en solitaire, détestant calquer notre rythme sur celui des autres, on aime en revanche beaucoup échanger le soir venu avec les autres voyageurs !

Après plus de deux mois de régime quasiment végétarien, on décide de fêter notre passage du col avec un burger de yak. Il est bon mais pas exceptionnel non plus…

Jour 12 : Muktinath (3700m) – Jomsom par Kagbeni (2800m)

Nous quittons Ranipauwa après un super petit dej. Pancake aux pommes et à la cannelle, chatchuka… Ça fait du bien de ne plus manger de porridge ! Objectif de la matinée : Kagbeni, à une dizaine de kilomètres. Encore plus de 800m de dénivelé négatif ! Heureusement, nos genoux vont plutôt bien. Après avoir traversé un ou deux petits villages, on se retrouve à marcher sur la route, parfaitement goudronnée… Pas très excitant ! On comprend pourquoi la majorité prend le bus de Ranipauwa à Pokhara directement, même si on est content de ne pas l’avoir fait.

Heureusement, les paysages sont toujours très beaux. Au départ de Ranipauwa, nous apercevons bien le Dhaulagiri, majestueux avec ses 8167m et sa forme parfaite.

La vallée que nous suivons maintenant est très différente de celle de l’autre côté du Thorong La : elle est très rocailleuse et désertique. En fin de matinée, alors que nous approchons de Kagbeni, un vent violent et très désagréable se lève… Et nous qui prévoyions de marcher les 10 derniers kilomètres jusqu’à Jomsom l’après-midi… Ça va être impossible avec ce vent !

Nous arrivons à Kagbeni pour le repas. Le village marque l’entrée de la vallée vers le Haut-Mustang, qui a l’air vraiment splendide… Mais le prix du permis pour y randonner est totalement fou : 500$ par personne !!

Nous nous arrêtons à un restaurant très sympa, le bien nommé Yak Donalds, où nous goûtons à`leur menu Happy Meal : un burger de viande et fromage de yak absolument succulent !! Rien à voir avec celui d’hier !

Yak Burger

Après une balade dans les vieilles ruelles de ce village, qui semble s’être arrêté dans le temps, nous rejoignons la route principale où nous comptons arrêter un bus. A peine arrivés, trois gars dans un tracteur nous font signe de monter. Nous les rejoignons dans la cabine, pour 10km de piste franchement très inconfortable… J’en garderai même des bleus sur les cuisses les jours suivants ! Et voilà comment se fait la dernière partie de notre Tour des Annapurna : en tracteur-stop ! Original, non ?

Arrivés à Jomsom, nous donnons un billet au conducteur puis partons à la recherche de tickets de bus pour le lendemain. Nous pourrions continuer à marcher une semaine de plus jusqu’à Naya Pul, la fin « officielle » du circuit des Annapurna mais nous devons nous réserver assez de temps pour faire nos visas chinois, mongols et russes à Katmandou… Jomsom est une ville horrible, totalement déprimante. Le retour à la réalité est dur !

Tous les vendeurs de tickets de bus nous annoncent 1100 rs, un peu moins de 9€, un prix très haut pour faire 160 km au Népal. Nous trouvons tout de même des billets à 1000rs et un hôtel, tout près de l’aéroport. Ici, les hôtels refusent tous de faire la chambre gratuite si on mange le dîner et le petit dej chez eux, comme partout sur le Tour des Annapurna… On nous annonce des prix faramineux : de 25$ annoncés, nous négocions la chambre double, basique, à 4€ (500rs). Vraiment, on n’a pas aimé Jomsom ! Le seul point positif aura été la très bonne soirée avec une belge, un espagnol et un hollandais, croisés la veille dans l’hôtel Bob Marley… Evitez quand même le Xanadu Hotel à Jomsom, les propriétaires sont très insistants pour qu’on consomme au maximum !

Jour 13 : Jomsom – Pokhara en bus (160km, 12h)

Nous voilà, à 7h pétantes, prêts à partir ! Notre bus part à 200m de notre hôtel : parfait. La route va être longue : on prévoit 12h de trajet pour 160km ! Si la route était large et parfaitement goudronnée hier, entre Muktinath et Kagbeni, ce n’est pas le cas pour ce qu’on va faire aujourd’hui. Au programme : de la piste, des cailloux, des traversés de rivière à gué… et beaucoup de poussière. Que du bonheur !

Les premières heures passent vite : le temps est au beau fixe et les paysages superbes. Nous sommes ballottés dans tous les sens en permanence, sur fond de musique pop népalaise stridente (on ne recommande pas !) mais les yeux se régalent. On doit parfois patienter car une pelleteuse est en train de libérer la route bloquée par un éboulement, ou encore rouler de longs kilomètres directement dans le lit asséché de la rivière.

La vallée, très large au début, se rétrécit peu à peu. On se retrouve dans une gorge étroite et très profonde, à quelques dizaines de centimètres du précipice… Mieux vaut ne pas avoir le vertige et faire confiance au chauffeur !

On traverse de nombreux villages encore très traditionnels. On essaye d’imaginer comment était la vie ici avant l’ouverture de la route… Quel isolement !

A la fin de la journée, nous en avons franchement marre. Et quand, à 18h30, nous posons le pied par terre à Pokhara, c’est le soulagement ! Nos sacs (et nous-mêmes) sont couverts d’une épaisse couche de poussière. Nous rejoignons bien vite notre hôtel en bus de ville et retrouvons avec bonheur des affaires propres ! Voilà, notre Tour des Annapurna est bel et bien terminé. Ce fut une randonnée formidable, magnifique, très fréquentée mais tout de même magique. Le temps est passé très vite au final, et on regrette de ne pas avoir marché jusqu’à Naya Pul, le terminus officiel !

Bilan du Tour des Annapurna

Quelle belle surprise ! Oui, cette randonnée est très fréquentée mais, fin avril, c’était largement supportable. Les paysages sont absolument splendides et vont crescendo au fur et à mesure des jours ! Avril était une très bonne période, entre neige sur les sommets (et sur quelques chemins !) et températures agréables. Les 12 jours de randonnée sont passés à la vitesse de l’éclair et les conditions de rando, entre lodges, Wi-Fi et douche chaude, étaient franchement confortables. On a vraiment beaucoup apprécié ce Tour des Annapurna !

Voici tous les articles de notre blog voyage sur le Népal, où nous avons passé 6 semaines :

Le Tour des Annapurna, jours 1 à 7

Après notre article de conseils pour faire le Tour des Annapurna, place au récit de cette superbe randonnée ! Nous avons passé 12 jours à marcher, de Besisahar à Jomsom. Voici le récit de la première semaine, jusqu’à Braka.

Jour 1 : Pokhara – Besisahar en bus (5h30). Besisahar (820m) – Ngadi Lamjung (890m), 10km 

Nous prenons le bus à 6h30 depuis le Tourist Bus Park de Pokhara. Nous avions acheté les billets la veille, en achetant nos permis de trek. Pour un même siège, le prix des billets varie du simple au double : de 400rs à la gare routière à 700-800rs dans les agences de Lakeside…

Un conseil : réservez vos sièges dès l’arrivée à la gare routière, vers 6h10-15. Car ils vendent bien plus de tickets que de sièges et, si vous montez trop tard, vous ferez les 6h de bus debout, comme une bonne partie des trekkeurs ce jour-là. A savoir, le bus n’est absolument pas un bus touristique, comme beaucoup d’agences le vendent… Et il s’arrête dès qu’il voit quelqu’un sur le bord de la route, même s’il est déjà plein à craquer !!

Nous arrivons vers 11h45 à Besisahar, point de départ officiel du Tour des Annapurna. Toni court retirer de l’argent à la Nabil Bank (dernier distributeur avant Jomsom) pendant que je commande à manger. Dernier repas à prix « normal » ! Car, après Besisahar, tout double littéralement…

Nous démarrons sous une pluie fine, qui heureusement ne dure pas. Ouf ! Depuis la gare de bus, nous prenons la passerelle à droite vers la montagne. Un sentier ouvert 2 ans auparavant permet de marcher jusqu’à Ngadi en évitant la route. Parfait !

Cette première demi-journée n’est pas facile : nos sacs nous paraissent lourds (une dizaine de kg chacun), il fait très, très chaud et ça monte et ça descend en permanence ! Ça commence fort ! Les paysages sont superbes, avec des champs « en rizière » et des petits hameaux tout mignons.

Mais les enfants criant « Give me sweets ! » « Chocolates ! » dès qu’ils nous aperçoivent cassent vite la sérénité des lieux… C’est triste !

Après 2 petites heures de marche, on arrive à Khudi, le premier village. On traverse la rivière sur une passerelle de bois totalement vermoulu… Pas très rassurant ! On se passerait bien d’un plongeon dans le ruisseau en-dessous dès le premier jour… Nous rencontrons les premiers autres randonneurs : un américain et une hollandaise, avec qui nous continuons.

Nous allons jusqu’à Bhulbhule, où nous avons prévu de nous arrêter. Un homme très sympathique nous propose de venir dormir dans sa guesthouse, un peu plus loin : on le suit tous. Après 2km supplémentaires, nous arrivons à Riverside Guesthouse, très sympathique au bord de la rivière. On a un beau petit bungalow, tout neuf. La douche est fraîche, un bonheur après les litres de sueur perdus dans l’après-midi !

Ici, comme partout jusqu’à Jomsom, la nuit est gratuite si on consomme le diner et petit-déjeuner au même endroit : vu les prix de la nourriture, déjà très élevés, on comprend pourquoi !

Jour 2 : Ngadi Lamjung (890m) – Jagat (1300m), 17km

Il pleut pas mal pendant cette première nuit et le temps est bien nuageux au réveil… Mais on commence à apercevoir de hauts sommets enneigés au loin, entre deux nuages. Les Annapurna sont en ligne de mire ! Il n’y a rien de plus motivant pour commencer la journée !

Le propriétaire nous conseille de prendre le sentier, quelques mètres avant sa guesthouse, sur la droite, et, au premier pont, de quitter le marquage rouge et blanc pour suivre le bleu et blanc. Ce chemin alternatif offre en effet de très belles vues sur la campagne et traverse de petits villages où le temps semble s’être arrêté…

Nous arrivons rapidement à Ngadi Khola, sans charme avec son barrage. Le sentier continue ensuite jusqu’à Lampata, que nous trouvons trop mignon. On aurait bien passé la nuit dans la guesthouse du village !! Mais nous avons encore pas mal de kilomètres à faire pour aujourd’hui…

Une bonne montée (et suée…) nous attend pour rejoindre Bahudanda, petit village perché à la vue superbe, d’un côté ou de l’autre de la vallée.

Il est encore un peu tôt pour manger : nous nous arrêterons 3km après, juste après une belle cascade et une petite montée. Mais, au moment de repartir, les gouttes s’invitent aussi sur le chemin… Pas pour longtemps, heureusement !! Ça a le mérite de rafraîchir l’atmosphère, aux températures toujours élevées. Nous sommes plus en forme aujourd’hui, le poids du sac ne se fait plus sentir.

Nous traversons Ghermu, petit village propret aux haies bien taillées. Nous apercevons bientôt une énorme cascade, de l’autre côté de la rivière… Quel débit !!

Entre Syange et Jagat, notre terminus du jour, il y a à peine 4km… Mais ils sont sans fin ! Nous faisons cette partie sur la piste, plus plane que le sentier, et pourtant ça monte et descend bien !! En particulier avant Jagat, où une dernière montée nous coupe bien les jambes…

Jagat est vraiment trop chou, perché sur un promontoire dans une vallée étroite… On adore ce petit village ! Il y a bien longtemps, il était sur la route vers le Tibet et faisait office de poste de contrôle des marchandises qui y transitaient.

Nous faisons ce qui va très vite devenir une habitude : traverser le village à la recherche de l’hôtel avec la meilleure vue ! Nous nous arrêtons à New Level Rooftop Guesthouse, hôtel récent et très coloré avec une terrasse sur le toit. Les montagnes sont pour l’instant couvertes… On passe une bonne soirée avec deux français revenant du Tour du Manaslu, autour d’un excellent dhal bhat, le plat national composé de riz, soupe de lentilles, curry de patates et légumes, toujours servi à volonté.

Jour 3 : Jagat (1300m) – Bagarchhap (2160m), 18km

Le lendemain matin, le ciel est tout bleu !! C’est avec le moral gonflé à bloc que nous partons !! La vallée dans laquelle nous marchions hier est devenue gorge, avec des parois très escarpées. Les lézards bleus s’échappent sous nos pas, dans un paysage bien plus rocailleux. Avec l’altitude, le fond de l’air rafraîchit légèrement et c’est vraiment agréable de marcher. Nous sommes au top de notre forme : à part quelques courbatures, rien à signaler !

Aujourd’hui, les cascades sont partout, dévalant le long des parois. Nous sentons de plus en plus l’influence tibétaine, au fur et à mesure des paysages que nous traversons : stupas (ou chörtens en tibétain) et moulins de prières font leur apparition dans les villages.

A 13h, après une belle montée pour quitter la gorge, nous arrivons à Tal, curieux village au milieu d’un lac asséché il y a quelques milliers d’années. Après avoir englouti un plat de fried noodles, nous repartons sans tarder car le ciel se couvre de plus en plus… Le sentier, à flan de falaise, est sympa, différent de ce qu’on a eu jusqu’à maintenant. Il est malheureusement bientôt fermé à cause d’éboulements. Nous nous retrouvons à marcher sur la piste jusqu’à Dharapani, ce qui n’est pas vraiment un problème car il y a très peu de passage et, au moins, nous n’avons pas vu sur celle-ci !

Nous rencontrons un groupe de chèvres, qui se mettent toutes à nous suivre pendant le dernier kilomètre… Trop drôle ! A l’entrée de Dharapani, nous rencontrons un local, visiblement propriétaire des chèvres et bien content de ne pas avoir à aller les chercher !

A Dharapani, nous faisons tamponner nos permis de trek. Nous souhaitons une bonne année au policier chargé de le faire, visiblement super heureux qu’on y ait pensé « your country is the best country ! ». Et oui, nous sommes passé la nuit précédente en l’an 2076 du calendrier népalais ! C’est une vraie fête dans les grosses villes du pays mais, dans les montagnes, c’est surtout un bon prétexte pour boire plus de bières que d’habitude !

Nous pensions nous arrêter dormir à Dharapani, ville qui est à la confluence de ceux vallées : celle de l’Annapurna et celle du Manaslu. Nous commençons d’ailleurs à apercevoir le Manaslu, qui culmine à 8163m, et l’Annapurna II, à 7937m, entre deux nuages… C’est incroyable d’imaginer que ces sommets sont si hauts !! Il est 15h30, nous sommes en super forme et surtout, nous pensons à demain, où une forte montée est prévue… Nous décidons donc de continuer jusqu’à Bagarchhap, à 2 km de là, ce qui nous fait gagner 200m de dénivelé pour le lendemain.

Là-bas, même stratégie : nous cherchons l’hôtel le plus haut ! Pas difficile, il n’y en a que 3 ou 4 dans ce tout petit village. Nous atterrissons à l’Eco Holiday Home, vieil hôtel propre et plein de charme. S’il fait beau demain, nous aurons une super vue sur les premiers sommets des Annapurna depuis notre chambre…

Jour 4 : Bargarchhap (2160m) – Chame (2710m), 12km

Je me réveille vers 5h et ne peux résister : j’entrouvre le rideau… et vois un ciel totalement dégagé face à nous !! Vite, je sors avec l’appareil pour profiter du lever de soleil sur les montagnes, en réveillant Toni. Peu importe : nous sommes excités comme des puces de pouvoir admirer le Manaslu d’un côté et les contreforts des Annapurna de l’autre !

Nous partons, toujours en super forme et très motivés, vers Timang. Avant ça, nous avons une super montée (+500m) faite de marches irrégulières… L’horreur ! Nos cuisses prennent cher. Mais le panorama est de toute beauté en arrivant à Timang : nous sommes littéralement entourés de sommets enneigés ! Le majestueux Manaslu est toujours visible au loin et, côté Annapurna, nous apercevons le Lamjung Himal, à 6983m.

Après une bonne pause bien méritée, nous repartons vers Thanchok, à 3,5km de là. Le chemin est facile et marcher dans cet environnement est un vrai bonheur. Nous arrivons à Thanchok à 11h30, où nous mangeons des pâtes aux champignons locaux (séchés) avec un français originaire des environs d’Angers, comme moi, et ami avec mon cousin : le monde est tout petit !

Le programme de l’après-midi est tranquille : il ne reste plus que 5km et peu de dénivelé jusqu’à Chame. Le ciel s’est un peu couvert vers 12h30, comme la veille. Après le checkpoint des permis de trek à Koto Qupar, nous traversons une énorme coulée d’avalanche : un mois après, elle fait encore 4 bons mètres d’épaisseur !! A la vue du nombre de troncs d’arbres arrachés, on imagine la puissance de l’avalanche… Ça fait froid dans le dos !

Nous détestons tout de suite Chame : des hôtels construits de manière anarchique absolument partout, une concentration de touristes au m2 beaucoup trop importante, aucun charme. Mais pas le choix, on doit y rester car nous ne savons pas s’il y a un hôtel dans le hameau suivant et nous ne pouvons pas monter trop vite pour s’acclimater peu à peu…

Nous trouvons un premier hôtel, celui qui nous parait avoir la meilleure vue, le Royal Garden Hotel : complet. Nous nous rabattons sur un autre, tout rose. Après avoir demandé s’ils avaient bien de l’eau chaude et de la Wi-Fi (les deux questions obligatoires !) et nous être installé à leur réponse positive, on nous répond qu’il n’y a en fait pas d’eau chaude… Génial, on repart à la recherche d’un autre hôtel, qu’on trouve sans trop de mal en prenant le petit chemin en direction du Eagle Eye Hotel. Je ne me rappelle plus le nom de l’hôtel, récent, sans charme mais propre, très confortable et avec une terrasse sur le toit.

Après la douche chaude et la lessive de nos affaires du jour (notre rituel quotidien), nous partons visiter Chame. Notre avis ne change pas ! Le temps très nuageux n’aide pas. Beaucoup de marcheurs commencent le trek depuis cette ville, ce qui explique la brusque augmentation du nombre de touristes.

Dans la rue, nous croisons un couple de belges rencontrés pile poil un mois auparavant, dans un bus en Inde : on adore ce genre de rencontres, au hasard du voyage !! Eux viennent de faire le tour du Manaslu donc nous n’allons pas nous suivre pendant les prochains jours.

Jour 5 : Chame (2710m) – Upper Pisang (3310m), 14km

Nous nous réveillons à nouveau avec un beau ciel bleu, mais aussi avec quelques nuages nous cachant bien vite les plus hauts sommets… Ce n’est pas grave, hier était tellement beau que nous n’en voulons pas au ciel s’il fait le timide aujourd’hui !

Notre forme est toujours au top : pas d’ampoules, juste quelques courbatures qui disparaissent dès les premiers pas. Je m’auto-impressionne, moi, la sportive du dimanche ! Il faut dire que, par rapport à d’autres treks de 4-5j que nous avons déjà fait (Torres del Paine au Chili, Abel Tasman en NZ…), cette rando est du grand luxe : pas tente ni de nourriture à transporter, du Wi-Fi et une douche chaude tous les soirs !

Nous avançons à un bon rythme sur les premiers kilomètres, quasiment plats jusqu’à Bratang. Nous traversons un petit hameau 2km après Chame : Thaleku. Il y a une guesthouse avec une vue magnifique sur les montagnes : nous aurions dû continuer un peu hier et dormir ici !! Si seulement on avait su…

A Bratang, nous sommes étonnés de découvrir des vergers partout, avec des coulées de neige à quelques mètres : voilà qu’à 2850m, on produit des pommes !! A cette altitude, la végétation est encore très fournie, bien plus que dans les Alpes ou les Pyrénées dans nos souvenirs. Il n’y a d’ailleurs rien d’autre dans ce hameau : une exploitation, un hôtel qui parait chic et des pommiers partout.

Après notre habituelle pause fruits secs-gâteaux, nous continuons vers Dhikur Pokhari. Le chemin, banal jusque là, devient spectaculaire : une gigantesque paroi émerge de la forêt, petit à petit. Nous faisons face à un véritable mur de roche, au sommet enneigé, courbé comme une piste de skate-park géante ! On est vraiment sans voix face à une telle curiosité naturelle !

Cette paroi forme un angle, à la sortie duquel est Dhikur Pokhari. Nous choisissons une terrasse sans personne (histoire de répartir les revenus pour les locaux !) pour mieux l’admirer. Le panorama est vraiment splendide !

Les visages des gens deviennent totalement tibétains à partir de cette région. Le Tibet est d’ailleurs tout proche, à moins de 40 km à vol d’oiseau. La fille des propriétaires du restaurant est trop chou !!

A partir de maintenant, nous allons rester dans la même vallée en ligne droite jusqu’à Manang. Nous poursuivons vers Upper Pisang, à 3,5km de là, où nous voulons passer la nuit. Le chemin est facile mais le temps s’est bien couvert depuis la fin du repas : tous les sommets sont dans les nuages, il commence à pleuvoir… Le paysage devient très minéral, entre le marron des montagnes et le blanc des nuages et de la neige.

A Upper Pisang, que nous atteignons en 45min, nous grimpons le plus possible afin de trouver la meilleure vue possible. Après avoir visité 2-3 hôtels miteux, on trouve notre bonheur juste en dessous du monastère, à l’Hotel Himalayan, chaleureux et avec une vue splendide… Enfin, on l’imagine, car pour le moment le temps a tourné au déluge !

Nous faisons la connaissance de Meeru, sa mère, sa tante et son grand-père de 98 ans. Cette joyeuse famille est très accueillante et donne toute son âme à l’hôtel !

Meeru nous cuisine une délicieuse tarte à la pomme et à la cannelle pour le goûter, puis nous profitons d’une accalmie pour monter au monastère, juste au-dessus. Il est tout proche mais nous sommes bien essoufflés quand nous y arrivons : à 3660m, le moindre effort se fait sentir…

Après un repas au coin du feu avec deux autres voyageurs, nous allons nous coucher tôt, en espérant que la pluie se calme dans la nuit…

Jour 6 : Upper Pisang

Au lever, il fait bien froid, le ciel est très couvert mais le soleil perce quelques nuages… Se découvrira ? Se découvrira pas ?? Nous prions pour la première option ! Après un petit-déjeuner de porridge et muesli à la pomme (et avec nos fruits secs en plus), comme d’habitude, nous nous préparons tranquillement à partir. Alors que nous sommes sur le pas de la porte en train de dire au revoir à la famille… Il se met à pleuvoir !

Nous nous installons alors dans la cuisine, en espérant que ça passe. Mais, au contraire, la pluie ne fait que se renforcer. Nous restons donc dans la cuisine, autour du feu, avec la maman, la tante et le grand-père. Meeru n’étant pas là pour faire la traduction, nous essayons tant bien que mal de communiquer. Leur rire est très communicatif, nous ne nous ennuyons pas !

Sur le feu, le tsampa chauffe. C’est de la farine d’orge grillée qui forme la base de l’alimentation des tibétains. Pour le petit déjeuner, elle chauffe dans l’eau avec une bonne dose de beurre.

A la porte, les deux taureaux de la famille attendent leur petit-dej. Utilisés pour les travaux des champs, ils sont en liberté dans le village pendant la journée (comme tous les animaux au Népal) et viennent deux fois par jour pour réclamer leur repas. De vrais enfants ! Nous assistons même à un combat de taureaux entre un de la famille et un autre attiré par la nourriture… La mère de Meeru se charge de le faire fuir à grand renfort de cris et bouts de bois !

La journée s’étire lentement… Pour la première fois, nous sommes littéralement congelés par le froid et surtout par l’humidité ambiante. Il pleut et neige sans discontinuer. Nous lisons, écrivons et appelons ma famille entre deux coupures de Wi-Fi. Tout le monde veut voir mes parents, c’est trop drôle ! Je lis « Annapurna, Premier 8000 », le livre de Maurice Herzog, premier homme à avoir atteint 8000m et à avoir gravi l’Annapurna, à 8091m, en 1950. C’est génial de lire ce récit dans un tel lieu, face aux Annapurna, en passant dans les endroits dont il parle, près de 70 ans après…

Meeru nous rejoint en fin d’après-midi, au coin du feu. Elle a passé toute la journée à aider une copine dans son champ de patates. Nous parlons un peu plus de nos quotidiens. Elle parle un anglais excellent, ce qui est plutôt surprenant dans ce coin isolé du Népal ! Elle nous explique que, de 9 à 19 ans, elle était à Katmandou, dans une boarding school, un pensionnat. Mais, avec le décès de son père, 6 ans auparavant, elle a dû rentrer à Upper Pisang pour s’occuper des champs car sa mère n’était pas capable de le faire seule. Aujourd’hui, elle vit à l’année à Pisang et dit ne pas regretter Katmandou. Sa sœur et son frère y sont toujours, à étudier, et sa mère passe tout l’hiver en ville. Elle seule reste à Pisang, à s’occuper de son grand-père de 98 ans pendant l’hiver, très rude à cette altitude… Le tout, à 25 ans. Quelle force ! Elle nous impressionne beaucoup.

Jour 7 : Upper Pisang (3310m) – Braka (3450m) par Ghyaru (3730m), 18km

Le lendemain matin, nous nous réveillons, plein d’angoisse… Pourvu que le temps soit meilleur qu’hier !! Un coup d’œil à la fenêtre nous rassure : ouf, il fait un temps magnifique !! Les majestueuses Annapurna, avec Annapurna II face à nous, se dévoilent enfin. La vue est juste incroyable depuis la terrasse.

Nous faisons nos adieux à la famille, cette fois-ci sans faux-départ ! Nous avons eu de la chance de tomber dans un lodge si accueillant pour notre jour de repose forcé.

Nous sommes bien reposés, même si je commence à avoir une petite crevasse douloureuse au talon… Cela ne m’était jamais arrivé jusqu’à maintenant donc, bien sûr, je n’ai rien pour ça ! Je tartine donc mes talons de crème hydratante à chaque pause.

La journée s’annonce assez sportive en terme de dénivelé et généreuse en nombre de kilomètres. La première partie, pour sortir d’Upper Pisang, est de toute beauté.

Puis, rapidement, nous attaquons, une montée de +500m jusqu’à Ghyaru. Cette fois-ci, pas de marches, heureusement ! La montée est rude mais progressive. Les paysages époustouflants, face aux Annapurna II et IV, nous « obligent » à faire de très fréquentes pauses photo… Les bonnes chutes de neige de la veille rendent le paysage encore plus magique. Finalement, c’est très bien qu’il ait fait mauvais temps hier !

Après une heure de montée, nous arrivons à Ghyaru, à peine fatigués. Nous sommes à 3700m. Une petite mamie vend des chaussons aux pommes tout chauds : on en prend deux, même s’ils sont chers pour le Népal (150rs pièce). Et quand on voit qu’elle vend aussi du fromage de yak… On ne résiste pas ! Voici pas mal de mois qu’on n’a pas mangé de vrai fromage !! A 250rs les 100gr, le prix est correct par rapport à ce que nous avons vu ailleurs.

Ghyaru est un petit village très minéral, construit uniquement de maisons de pierres. Quelques vaches aux poils longs nous regardent placidement passer. Au premier abord, le temps semble s’être arrêté. Puis l’on aperçoit les câbles électriques et les toits de tôle bleus des constructions récentes… Nous sommes bien au XXIème siècle.

Nous poursuivons tranquillement vers Ngawal, prochain petit village perché où l’on souhaite manger. Les vues sur les Annapurna sont toujours aussi magnifiques. La végétation se fait plus rare, les montagnes ont l’air saupoudré de sucre glace. On se régale !

A Ngawal, c’est notre estomac qu’on régale. On goûte au thukpa et au thenthuk, deux plats typiquement tibétains, bien nourrissants et réchauffants avec leur bouillon. Pour la première fois, il fait froid même à midi et nous devons manger à l’intérieur !

La suite est moins intéressante. Les jambes commencent à se faire lourdes, on a hâte d’arriver ! A Mungii, on croise notre premier troupeau de yak, en train de paître tranquillement au centre du village. On s’extasie devant les bébés, trop mignons… Mais on reste à distance raisonnable vu la taille des cornes de certains !

Plus que deux kilomètres, une dernière (toute) petite montée… Et on arrive enfin à Braka, ou Bragha, notre objectif du jour ! Nous arrêtons au premier hôtel, le bien nommé New Yak Hotel, pour demander s’ils ont de la place. Oui, et la patronne accepte de nous faire une chambre gratuite (car, si on ne demande pas, on paye 200rs en général). La chambre est géniale : un immense lit double, des murs de bois et de pierre, une grande fenêtre et des toilettes privés. Que demander de mieux !! La salle principale est chaleureuse, avec un poêle qui ronronne en permanence et plein de tables. Il y a foule, ça fait bizarre ! En guise de récompense après cette bonne journée, nous nous offrons un « veg burger », avec burger de légumes et frites. Trop bon !

Et voilà pour notre première semaine de marche… Pour l’instant, cette rando remplit toutes nos promesses. La beauté des paysages du massif des Annapurna va crescendo : que nous réserve la suite ??! Un indice : on ne va pas être déçus 😉

Voici tous les articles de notre blog voyage sur le Népal, où nous avons passé 6 semaines :

Le Tour des Annapurna : itinéraire, budget et conseils

Nous venons de passer une douzaine de jours à marcher dans le massif des Annapurna, au Népal. A chaud, voici tous nos conseils pour réaliser cette super randonnée !

Il y a tellement de possibilités de randonnées dans la région de Pokhara qu’on ne sait pas laquelle choisir en arrivant ! Poonhill, la plus connue, Mardi Himal, magnifique, le Manaslu, peu fréquenté et au guide obligatoire, le Haut-Mustang, au très cher permis de trek (500$/pers !)… Pour notre premier trek au Népal, on a choisi un grand classique, qui permet de passer par le plus haut col au monde (5416m !) : le Tour des Annapurna !

Annapurna II, IV, III et Gangapurna, tous au dessus de 7400m !

Quelle est la meilleure période pour faire le Tour des Annapurna ?

Deux périodes sont idéales pour marcher dans la région :

  • de mi-mars à fin mai, à la sortie de l’hiver et avant la mousson : c’est celle que nous avons choisi (du 12 au 24 avril). La neige est encore présente sur les sommets et les chemins fin avril, rendant les paysages magiques ! Le col peut être fermé jusqu’à fin-mars, mieux vaut se renseigner sur l’enneigement avant le départ. Le chemin est bien fréquenté mais ça reste agréable.
  • de septembre à novembre, après la mousson et avant l’hiver. C’est la période la plus fréquentée, de loin. En octobre-novembre, 500 personnes par jour peuvent passer par les check-points !

Quelles sont les formalités pré-départ ?

Avant le départ, il faut obtenir deux permis :

  • le TIMS (Trekker’s Information Management System), un permis de trekking nécessaire pour tous les treks népalais, qui se présente sous la forme d’une carte verte. Il faut deux photos d’identité pour l’obtenir et des informations sur votre police d’assurance doivent être fournies (type de contrat, numéro de téléphone). Il coûte 2000rs pour les randonneurs individuels et 1000rs pour les randonneurs avec guide.
  • l’ACAP (Annapurna Conservation Area Project), propre au massif de l’Annapurna, qui se présente sous la forme d’un feuillet bleu clair. Il faut deux autres photos d’identité pour ce permis, qui coûte 3000rs.

A Pokhara, les deux permis s’obtiennent au même endroit, dans les locaux du Nepal Tourism Board et de l’ACAP, au sud de Lakeside. Ils sont délivrés sur l’instant. Ils peuvent aussi être obtenus à Katmandou.

Les deux permis sont vérifiés régulièrement pendant le trek : gare à l’amende si on ne les a pas, en particulier pour l’ACAP !

Comment se rendre à Besisahar ?

De Pokhara à Besisahar, point de départ du Tour des Annapurna, il y a 106km. On peut s’y rendre :

  • en bus direct : à Pokhara, juste après avoir acheté le TIMS et l’ACAP, profitez-en pour aller au Tourist Bus Park toute proche pour réserver le billet de bus pour Besisahar. Il y a un bus local par jour (qui n’est absolument pas un bus pour touristes, contrairement à ce que les vendeurs disent), départ 6h30, coût 400rs/pers. Comptez 5h30-6h de trajet ! (vive le Népal !). Attention, il faut être dès 6h10-15 à la gare routière pour réserver une place assise dans le bus et ne pas faire le trajet debout car le bus est bondé (ils vendent plus de tickets que de places) !
  • en faisant Pokhara-Dumre puis Dumre-Besisahar : les bus partent de la route en face du Bus park principal (au nord de l’aéroport). Pour s’y rendre depuis Lakeside, le quartier touristique, prenez un bus de ville vert et demandez à descendre au bus stand pour Dumre (25rs/pers). Le bus vous déposera sûrement à 200m à pied car il tourne juste avant. Tous les bus pour Katmandou passent par Dumre et il y a des départs en permanence : suivez les rabatteurs, c’est super facile ! Comptez 2h et 200rs/pers pour Pokhara-Dumre. Il ne reste plus qu’à prendre un autre bus pour Besisahar (le premier bus vous déposera au bon endroit). Il y a aussi des départs réguliers, comptez 3h pour s’y rendre et 150-200rs/pers.

Et pour faire Katmandou-Besisahar ? C’est le même principe : soit un bus direct en 6-7h, soit en changeant à Dumre ! Les bus directs partent de la gare routière de Gongabu et coûtent environ 400-500rs/pers. Katmandou-Dumre ne doit pas coûter plus de 350rs /pers (tous les bus pour Pokhara s’y arrêtent, départs en permanence).

Et ensuite ? Comment rejoindre Bhulbhule, Ngadi, Jagat ou Chame ?

On peut commencer à marcher depuis Besisahar, à la descente du bus : c’est ce qu’on a fait et c’est super sympa ! Il suffit de prendre la passerelle à droite de la gare routière de Besisahar, indiquée « Manang » et de suivre les marques rouge et blanche du sentier de trek.

Si on est pressé, on peut se rendre en bus local jusqu’à Bhulbhule ou Ngadi Bazar, le terminus. Il y a des départs très réguliers de Besisahar. On peut aussi aller en jeep partagée depuis Besisahar vers Jagat, Chame ou encore Manang, le terminus de la route. Comptez environ 800rs/pers et 7h de piste pour aller à Chame. Je ne connais pas les autres prix !

Notre itinéraire du Tour des Annapurna

Nous l’avons fait du 12 au 24 avril 2019. Nous avons privilégié les petites étapes. Si on est à fond, on peut facilement gagner un ou deux jours en marchant une trentaine de kilomètres par jour au début !

Nous racontons notre randonnée en détails dans les prochains articles (ici et ) mais voici un petit résumé ici :

  • Jour 1 : Pokhara – Besisahar en bus (5h30). Arrivée vers 12h.
    Besisahar (820m) – Ngadi Lamjung (890m), 10km : un chemin créé il y a deux ans permet d’éviter la route dès Besisahar, contrairement à ce que beaucoup pensent ! Pas mal de montées et descentes à travers les champs et hameaux. Très chaud, nuageux.
  • Jour 2 : Ngadi Lamjung (890m) – Jagat (1300m), 17km : il fait toujours très chaud malgré le temps nuageux. Chemin sympa (marquages bleu et blanc puis un peu de piste), Jagat est hyper mignon.
  • Jour 3: Jagat (1300m) – Bagarchhap (2160m), 18km : temps magnifique, enfin ! On suit pas mal la route mais ce n’est pas gênant, le paysage devient plus escarpé. La température baisse, c’est plus agréable de marcher !
  • Jour 4 : Bargarchhap (2160m) – Chame (2710m), 12km : étape tranquille face au Manaslu, à 8100m. On se rapproche enfin des sommets enneigés. Belle montée de marche qui coupe les jambes. On n’a pas du tout aimé Chame, hyper touristique, on aurait dû continuer 2km de plus jusqu’à Thaleku où il y a un lodge avec une vue magnifique.
  • Jour 5: Chame (2710m) – Upper Pisang (3310m), 14km : superbe journée, on se rapproche vraiment des sommets enneigés ! Vergers d’altitude à Bratang. Belle pause lunch à Dhikur Pokhari, face à un immense mur enneigé. Pluie fine dans l’après-midi. Un seul truc embêtant : les poteaux électriques !!
  • Jour 6 : Upper Pisang. Pluie/neige toute la nuit et la journée : on reste au chaud dans notre super petit lodge, juste en dessous du monastère (Hôtel Himalayan) tenu par une famille vraiment adorable. La meilleure vue du village quand il fait beau, face à l’Annapurna II, royal !
  • Jour 7 : Upper Pisang (3310m) – Braka (3450m) par Ghyaru (3730m), 18km : temps superbe de retour. Bonne montée facile jusqu’à Ghyaru. Étape magnifique, face aux Annapurna II, IV et III totalement enneigés. On est sans voix devant les paysages.
  • Jour 8 : Braka (3450m) – Ice Lake (4625m) – Braka, 12km : très belle excursion, on a adoré. Bien enneigé à partir de 4300m, les deux lacs sont totalement gelés. À ne pas manquer ! Vue splendide sur les sommets des Annapurna, comme toujours.
  • Jour 9 : Braka (3450m) – Yak Kharka (4050m), 12km : journée tranquille. Superbe pause déjeuner à Gunsang. On quitte la vallée des derniers jours pour aller vers le col.
  • Jour 10 : Yak Kharka (4050m) – Thorong Phedi (4450m), 7km : marche uniquement le matin. Choix de dormir à Thorong Phedi plutôt que High camp pour avoir plus « chaud », mieux dormir et payer un peu moins cher. Aucun regret ! Les prix de la nourriture s’envole. Neige à gros flocon quand on se couche.
  • Jour 11 : Thorong Phedi (4450m) – Thorong La (5416m) – Muktinath (3700m), 14km. C’est le grand jour ! Départ 4h45. Il a neigé toute la nuit, on chausse les crampons dès Thorong Phedi car tout est gelé et enneigé (le 22/04). Temps magnifique, bon rythme jusqu’à 5200, après ça devient plus difficile, le souffle est court mais petit à petit on grimpe bien. Émotion en passant le col ! Pas de vent, pas froid, super temps. Interminable descente jusqu’à Muktinath.
  • Jour 12 : Muktinath (3700m) – Jomsom par Kagbeni (2800m) : pas mal de route goudronée, paysages désertiques mais burger du Yak Donalds de Kagbeni vraiment délicieux et village mignon. Un tracteur nous embarque pour aller à Jomsom car le vent est très fort et désagréable.
  • Jour 13 : Jomsom – Pokhara : au moins 3 bus partent à 7h. On a payé 1000rs/pers. 12h de bus… C’est long et très poussiéreux ! Ne surtout à se mettre à l’arrière pour éviter les bosses ni aux premiers sièges pour ne pas être sous les enceintes. On aurait adoré marcher une semaine de plus jusqu’à la « vraie » fin du trek mais des visas à faire nous ont appelé à Katmandou malheureusement…
5416m !

La composition de nos sacs pour le Tour des Annapurna

Pour faire nos sacs, un seul objectif : la légèreté !! Chaque gramme compte ! Comme il est possible de faire sa lessive tous les soirs (sauf pendant 2 nuits avant le passage du col, il fait trop froid pour que ça sèche bien, mais on transpire à peine ces jours-là), il faut vraiment prendre le stricte minimum. Nous avions une tenue chaude et confortable à mettre tous les soirs, c’était indispensable !

Nous avions nos sacs de 60L classiques, à moitié vide. Pour l’Ice Lake (excursion à la journée), nous avons pris un sac pour 2, au 3/4 vide (on peut aussi louer un petit sac à dos dans les hôtels à 250rs/jour).

Nous portions environ 10kg chacun (un peu moins pour moi, un peu plus pour Toni). Le premier jour n’a pas été facile mais, dès le deuxième, on ne sentait plus du tout le poids de notre sac ! Que ça soit pour 5 ou pour 25j, la composition de nos sacs aurait été la même. Nos affaires viennent quasiment toutes de Décathlon : un excellent rapport qualité/prix prouvé tous les jours pendant nos plus de 3 ans de voyage cumulé !

Sac de Toni :

  • vêtements :
    • pour le haut : 2 T-shirts techniques, 1 T-shirt en coton pour le soir, un sous-pull technique, un gros pull, un coupe-vent, une doudoune légère de Décathlon ;
    • pour le bas : un pantalon de rando, un leggings technique, un pantalon pour le soir, 4 sous-vêtements, 3 paires de chaussettes (deux pour marcher, une chaude pour le soir) ;
  • 1 paire de chaussures de marche basses, une paire de sandales de marche Décathlon ;
  • duvet Décathlon 5ºC (réellement utile uniquement la nuit avant le col), drap de soie (les draps sont rarement lavés dans les lodges du circuit) ;
  • tour de cou, bonnet, gants fins, gants épais imperméables, lunettes de soleil, lampe frontale ;
  • bâtons de marche (indispensable pour les genoux !) et crampons (beaucoup de neige fin avril, ils ont été hyper utile à l’Ice Lake et au col).

Sac de Morgane :

  • vêtements :
    • pour le haut : 2 T-shirts techniques, 1 T-shirt en coton pour le soir, un sous-pull en merinos de Décathlon pour le soir, une polaire, un coupe-vent, une doudoune légère de Décathlon, 2 brassières (une seule aurait suffit) ;
    • pour le bas : un pantalon de rando, un leggings technique pour le soir, 4 sous-vêtements, 4 paires de chaussettes (deux pour marcher, deux chaudes pour le soir mais une seule aurait suffit) ;
  • 1 paire de chaussures de marche basses, une paire de sandales de marche Décathlon ;
  • duvet Décathlon 5ºC (réellement utile uniquement la nuit avant le col), drap de soie (les draps sont rarement lavés dans les lodges du circuit) ;
  • tour de cou, écharpe fine, bonnet, gants fins, gants épais imperméables, lunettes de soleil, lampe frontale ;
  • bâtons de marche (indispensable pour les genoux !) et crampons (beaucoup de neige fin avril, ils ont été hyper utile à l’Ice Lake et au col).

Partagé entre les 2 sacs :

  • 2 gourdes alu de 1L (largement suffisant, on n’a jamais manqué d’eau), pastilles purifiantes, filtre Lifestraw (utilisé en priorité). N’achetez AUCUNE bouteille d’eau sur le parcours, elle sera brûlée ou jetée dans la rivière ;
  • 1 serviette de bain micro-fibres, pain de savon (utilisé pour le corps et la lessive), shampoing solide, crème solaire 50+ (INDISPENSABLE ! Même en en mettant toutes les heures pendant le passage du col, on s’est retrouvé avec le nez cramé !), baume à lèvres SPF 15 ;
  • Trousse de toilette (brosses à dent, dentifrice, coupe-ongle, pince à épiler, cure-oreille, boules Quies, coupe menstruelle), pharmacie basique (anti-diarrhéique, pansements, désinfectant, paracétamol, ibuprofène, antibio infection urinaire), fil et aiguilles, ciseaux, Opinel (utile pour couper le fromage de yak !) et PQ si on ne souhaite pas le faire à la locale 😉 ;
  • Nourriture : 600g de raisins secs (le moins cher des fruits secs !), 500g dattes (parfait pour agrémenter le porridge ou muesli du matin et pendant les pauses !), 5 paquets de gâteaux (4 aurait été parfait), noodles et soupes déshydratés (totalement inutile, l’eau chaude est beaucoup trop chère !) ;
  • 2 smartphones avec Maps.me (application hyper utile), 2 appareils-photos avec batteries supplémentaires, câbles, batterie externe (pas utile, on peut recharger gratuitement partout sauf à Torong Phedi et High Camp), une liseuse, disques durs externes (nous gardons toujours une copie de nos photos avec nous), un petit tote bag « Nepal hates plastic bags » en coton (utile pour transporter quelques bricoles de la chambre à la salle principale), carnets de note, stylos. Il y a quelques livres dans certains lodges.

Bilan : c’était parfait ! Nous avons tout utilisé et manqué de rien. Pensez à emporter avec vous vos déchets car, dans les montagnes, comme partout en Asie, c’est bien souvent la rivière qui fait office de poubelle !

Où acheter le matériel manquant ?

Au Népal bien sûr ! Que ça soit à Katmandou ou Pokhara, les boutiques de vêtements et matériel sont absolument PAR-TOUT ! La plupart vendent du North Face, du Columbia, du Patagonia ou même du Quechua de contrefaçon. Parait-il que, pour les vêtements, le rapport qualité-prix est très bon, mais il est par contre catastrophique pour les chaussures…

Nous, nous avons acheté uniquement nos gants, bâtons et crampons, le tout d’occasion (dans notre démarche de limiter la production de choses neuves) via des groupes Facebook (Voyage au Népal et en Inde et Annapurna Circuit Trek). Nous avons tout trouvé et revendu en moins de 24h à chaque fois, pour une somme modique. Des hostels laissent également du matériel en libre-service, laissé par les voyageurs précédents : n’hésitez pas à aller voir, même si vous n’y dormez pas ! On a eu des bâtons gratuitement de cette manière. On peut également louer ce type de matériel pour pas grand chose.

Et, s’il vous reste des affaires inutiles après le trek, laissez-les à l’association KEEP, à Thamel, Katmandou, qui les redistribuera aux porteurs. N’hésitez pas à passer voir cette super asso (au dessus du restaurant Gaia, une bonne adresse), qui oeuvre dans les domaines de l’éducation à l’environnement et de l’éducation des porteurs, entre-autre !

Budget pour faire le Tour des Annapurna

Pendant le Tour des Annapurna, c’est une constante : plus on monte, plus les prix grimpent… Mais heureusement pour notre porte-monnaie, ce n’est pas proportionnel !! Les prix sont élevés de base, dès Bhulbhule. Et on a trouvé que, à part à Thorong Phedi et High Camp, juste avant le col, les prix sont élevés mais restent corrects.

Thukpa – soupe tibétaine

Sur le trek, nous avons dépensé 1650rs/pers/jour en moyenne. Nous choisissions généralement parmi les plats les moins chers mais pas toujours. Nous n’avons jamais bu de bières, qui peuvent faire exploser le budget (et qui ne sont vraiment pas recommandées avec l’altitude) !

Quelques exemples (approximatifs) de prix avec l’écart Bhulbhule/Thorong Phedi en 2019 :

  • un apple porridge ou muesli : entre 300 et 480rs
  • un dahl bath : entre 550 et 750rs
  • un « small pot of black tea » (généralement, 1L) : entre 250 et 450rs
  • une soupe : entre 200 et 400rs
  • des fried noodles : entre 400 et 600rs
  • un apple pie : 400rs (c’est la taille qui réduit avec l’altitude !)
  • les 100gr de fromage de yak : 250rs

Les portions sont généralement énooormes et la nourriture délicieuse car tout est fait maison et sur le moment ! Niveau bouffe, c’est un trek 5* !

A cela, il faut ajouter le transport A/R (prévoir 1500rs/pers pour les bus en marchant de Besisahar à Jomsom). Il y a des ATM à Besisahar (Nabil Bank, la banque qui permet de retirer 35 000rs d’un coup) et Jomsom uniquement. C’est possible de faire du change entre les 2 mais en étant largement perdant avec les taux pratiqués…

Où dormir ? Où manger ?

Il y a des lodges et restaurants absolument partout, quasiment tous les kilomètres. On ne risque pas de mourir de faim ou de dormir dehors !! Inutile de réserver avant : c’est juste impossible. En haute saison (septembre-octobre), les lodges peuvent être pleins aux abords du col : pas de soucis, dormir dans la salle principale, dans son duvet, est aussi possible. Pas sûr que ça soit très confortable par contre…

Entre Besisahar et Muktinath, la nuit est toujours gratuite si on prend le dîner et petit dej au restaurant du lodge. Tous les restaurants d’un même village ayant des accords sur les prix (un comité du tourisme organise ça), comparer les menus ne sert à rien. Nous, nous cherchions toujours la chambre avec la meilleure vue ! Pour ça, il faut chercher les hôtels les plus hauts généralement 😉

Les lodges ont tous de l’eau chaude et du Wi-Fi. Pour nous, l’eau chaude était gratuite jusqu’à Manang inclus (ensuite 200rs la douche) et le Wi-Fi gratuit (et de bonne qualité globalement) jusqu’à Yak Kharka inclus (ensuite 200rs la connexion). Tout redevient gratuit à partir de Muktinath. C’est vraiment super confort comme rando !!

Nos coups de cœur du Tour des Annapurna :

  • New Level Roof Top GH à Jagat : récent avec une super vue, chambres confortables
  • Eco Holiday Home à Bagarchhap : vieil hôtel charmant avec ses drapeaux de prière
  • Hôtel Himalayan à Upper Pisang, juste en dessous du monastère : c’est la meilleure vue du village et on a adoré la famille qui s’en occupe !! Meeru, la fille de 25 ans qui le gère, a un anglais excellent et la mère et le grand-père de 98 ans ont un rire très communicatif. Un énorme coup de cœur pour cette rencontre.
  • New Yak Hôtel à Braka : belle chambre avec toilettes privés et salle commune chauffée très agréable. Notre meilleure chambre du trek !
  • Hôtel Bob Marley à Muktinath : chambres froides et basiques mais douche chaude (un bonheur après le col !) et bonne ambiance. C’est le point de rendez-vous de tous les randonneurs !
  • Restaurant Yak Donalds à Kagbeni : le burger de Yak est une tuerie !! Bien meilleur que celui du Bob Marley ! Après des mois de nourriture végétarienne, on apprécie.

Faut-il prendre un guide et un porteur pour le Tour des Annapurna?

Honnêtement, on n’en voit pas l’utilité. Le guide peut être bien pour mieux communiquer avec les habitants des villages traversés mais ce trek est tellement fréquenté que les villages ont bien perdu de leur authenticité (même s’ils restent très mignons et traditionnels !).
Les chemins sont très bien indiqués, on ne peut pas se perdre. Et, si on est seul, on ne le reste jamais très longtemps, il y a tellement de monde à marcher !

Quelques conseils si vous souhaitez tout de même prendre un guide :

  • Testez son niveau d’anglais. On en a croisé beaucoup qui parlaient juste 3 mots d’anglais…
  • Réservez un guide « en direct » dans la mesure du possible pour éviter de donner une commission à une agence. Le tarif normal est de 30$/j pour un guide anglophone.
  • Si porteurs il y a, demandez à ce que leurs sacs soient pesés devant vous et limités à 20kg…

Quand aux porteurs, on trouve leurs conditions de travail révoltantes ! C’est de l’esclavagisme moderne, ni plus ni moins. La majorité portent entre 30 et 50kg sur le dos, sans aucun équipement (pas de chaussures de rando, pas de vêtements chauds, pas de crampons…). On en a croisé pendant notre montée au col, à plus de 5000m, avec des sacs plastiques en guise de gants !! Et ils gagnent une somme misérable, autour de 15$/jour.

On a vraiment été en colère face à des jeunes de notre âge, en bonne forme, avec un tout petit sac sur le dos pendant que leurs porteurs (un pour 2 ou 3 personnes) avaient d’énormes sacs sur le dos, retenus par une simple corde sur leur front… Comment peut-on marcher l’esprit tranquille en sachant qu’on détruit la santé d’un homme ??

Quand aux personnes plus âgées… Il y a un moment où, si on n’a pas la santé pour transporter une dizaine de kg maximum sur son dos, il faut peut-être penser à renoncer à la randonnée, tout simplement…

Voilà, c’était notre petit coup de gueule des Annapurna ! C’est, avec les quelques déchets tout au long du parcours (majoritairement semés par les locaux, il faut le dire), nos seuls points négatifs de cette rando magnifique !

Nous l’avons globalement trouvé facile. A part quelques bonnes montées et l’acclimatation à l’altitude, elle ne présente aucune difficulté technique et est à la portée de toute personne en bonne forme !

Voici tous les articles de notre blog voyage sur le Népal, où nous avons passé 6 semaines :

Arthur’s Pass et ses randonnées magiques

Après une belle découverte de la West Coast sous le soleil, nous nous dirigeons vers l’intérieur des terre pour emprunter un des 3 cols qui permettent traverser l’île du Sud de passer de la côte Ouest à la côte Est : Arthur’s Pass ! Il est réputé pour offrir des vues spectaculaires sur les Alpes du Sud… Et nous n’avons pas été déçus ! Poursuivre la lecture « Arthur’s Pass et ses randonnées magiques »

La West Coast sous le soleil

Après s’être échauffé les mollets sur la célèbre randonnée Abel Tasman, nous poursuivons notre tour de l’île du Sud de la Nouvelle Zélande : direction la côte Ouest et ses plages sauvages ! Elle est célèbre dans tout le pays pour son mauvais temps et sa pluviométrie délirante (3000mm/an)… Il y pleut la moitié de l’année, mais ce n’est pas ça qui va nous faire peur : notre fidèle Bongo en a vu d’autre ! De Wesport à Hokitika : attachez votre ceinture et suivez-nous ! Poursuivre la lecture « La West Coast sous le soleil »

Tahiti, un rêve qui devient réalité

Tahiti… Rien que ce nom nous fait voyager ! Tahiti, pour moi, c’est un rêve qui se réalise. Nous y avons passé une semaine en tout, et nous aurions aimé ne jamais repartir. L’île est souvent boudée par les voyageurs qui font un tour de Polynésie et pourtant, elle est magnifique ! Poursuivre la lecture « Tahiti, un rêve qui devient réalité »

Les Samoa : un super Helpx à Lalotalie

Après 2 semaines à vadrouiller sur Upolu et Savai’i, les 2 îles principales des Samoa, nous avons décidé de nous poser dans un volontariat, un Helpx, les derniers jours. C’est comme ça que nous avons atterrit chez Jane et Olsen, un couple samoan-kiwi en or ! Notre séjour à Lalotalie aura été notre meilleur souvenir des Samoa ! Poursuivre la lecture « Les Samoa : un super Helpx à Lalotalie »

La randonnée Abel Tasman en 4 jours

Après notre « mise en jambe » sur la Queen Charlotte track, nous voilà sur Abel Tasman. Abel Tasman, c’est l’une des randonnées les plus célèbres de Nouvelle-Zélande, au cœur du Abel Tasman National Park. Elle a même le statut de Great Walk : 9 (bientôt 10) randonnées ont ce statut dans le pays, qui est supposés récompenser les plus beaux chemins et paysages. En réalité, ça veut surtout dire qu’elle va être large, facile, très fréquentée mais aussi chère ! Beaucoup choisissent de la faire en kayak mais, devant les prix prohibitifs, nous avons choisi de la faire uniquement à pied : c’est parti pour 57km et 4 jours de marche ! Poursuivre la lecture « La randonnée Abel Tasman en 4 jours »

Deux jours sur la Queen Charlotte Track

Après 7 mois dans l’île du Nord, il était temps de mettre le cap au Sud. Cette île du Sud, que tant de voyageurs et de kiwis nous ont vanté… Nous sommes mi-novembre, le soleil est là, les boulots sont quittés, la chambre relouée, le compte en banque plein, le van près à prendre la route… Enfin ! Direction cette merveilleuse île du Sud ! Poursuivre la lecture « Deux jours sur la Queen Charlotte Track »

Escapade à Martinborough et Cape Palliser

Quand nous avons quitté nos boulots respectifs à Wellington, nous comptions partir directement vers l’Île du Sud. Cela aurait dû être un mardi donc. Mais nous sommes tombés par hasard sur une affiche vantant les quarts de finales de la Coupe du Monde de rugby à 13 qui allait avoir lieu à Wellington, le samedi suivant notre départ… On s’est dit que l’occasion était trop belle et que, tant pis, on aurait bien assez de temps dans l’Île du Sud de toute manière ! Entre les 2, il nous restait donc 4 jours à tuer… Parfait pour aller faire une petite escapade vers Martinborough, la région des vins pas très loin de Wellington, et Cape Palliser, le point le plus au sud de l’Île du Nord. Un véritable coup de cœur, comme vous allez le voir ! Poursuivre la lecture « Escapade à Martinborough et Cape Palliser »

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